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La Grèce prête à des concessions, mais pas sur les retraites

La Grèce est prête à faire des concessions pour conclure un accord avec ses créanciers tant que celui-ci est "économiquement viable" mais elle refuse de réduire les pensions de retraite, a déclaré mercredi à Reuters Euclide Tsakalotos, l'un des responsables des négociations. /Photo prise le 17 juin 2015/REUTERS/Yannis Behrakis

par Renee Maltezou et Deepa Babington

ATHÈNES (Reuters) - La Grèce est prête à faire des concessions pour conclure un accord avec ses créanciers à condition que celui-ci soit "économiquement viable", mais elle refuse de réduire les pensions de retraite, a déclaré mercredi à Reuters Euclide Tsakalotos, l'un des responsables des négociations.

Ses propos suggèrent qu'Athènes pourrait encore céder du terrain face aux créanciers pour permettre un compromis.

Mais un tel accord devrait porter à la fois sur la dette, sur le financement de l'Etat et sur l'investissement, a-t-il précisé.

"Si on a cela, alors le gouvernement grec signera l'accord", a dit Euclide Tsakalotos, le coordinateur de l'équipe de négociateurs formée par Athènes.

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Ces commentaires d'Euclide Tsakalotos, qui s'est vu accorder un rôle clé dans les négociations en avril après la mise en retrait du ministre des Finances, Yanis Varoufakis, interviennent après la rupture sans résultat des discussions entre Athènes et ses créanciers et à la veille d'une réunion de l'Eurogroupe.

Le responsable grec a écarté le risque d'un "Grexit" qui, selon lui, est brandi par les partenaires européens dans le but de faire pression sur Athènes, mais il a confirmé qu'en l'absence d'accord, l'Etat grec n'aurait pas les fonds nécessaires pour s'acquitter de l'échéance de près de 1,6 milliard d'euros due le 30 juin au Fonds monétaire international (FMI).

"Pour l'instant, nous n'avons pas l'argent", a-t-il dit, expliquant que l'Etat s'employait déjà à "recueillir la moindre goutte de liquidité" pour assurer le service de la dette.

"Il n'y a aucun financement, nous n'avons pas accès aux marchés, nous n'avons pas d'argent qui n'a pas été payé depuis l'été 2014, donc il est évident que nous n'aurons pas l'argent pour payer cela", a-t-il dit.

Euclide Tsakalotos a reproché encore une fois aux créanciers de demander à la Grèce de faire l'essentiel des concessions.

L'EUROPE DOIT "APPRENDRE DE SES ERREURS"

"(Les négociations sont) un processus de donnant-donnant et non une convergence vers la position initiale de l'autre partie", a-t-il dit. "Ils ont un peu bougé sur les objectifs budgétaires mais sur la plupart des sujets, il serait difficile de glisser une feuille de papier A4 entre ce qu'ils disaient en février et ce qu'ils disent maintenant, en juin. Cela semble un peu bizarre."

Il a notamment exclu toute nouvelle réduction des pensions de retraite, une position qui a été affirmée à plusieurs reprises par le Premier ministre, Alexis Tsipras.

Des réformes à long terme du système de retraite de la Grèce pourraient être envisagées mais pas de baisse des pensions qui, selon Athènes, affecterait une population déjà fragile et aggraverait la situation de son économie et de sa dette.

"La réforme des retraites n'est pas une ligne rouge pour nous", a-t-il dit. "Il nous semble tout à fait raisonnable que la réduction de pensions ne figure pas à l'ordre du jour; la réforme des retraites devrait y figurer."

Les créanciers du pays soulignent que de nombreux Grecs prennent leur retraite plus tôt que dans d'autres pays de la zone euro et estiment que le pays ne peut pas s'en sortir sans réduire les dépenses dans ce domaine.

Euclide Tsakalotos a proposé qu'Athènes se voie accorder un allègement de sa dette via la reprise par le Mécanisme européen de stabilité (MES), le fonds de sauvetage de la zone euro, d'obligations souveraines grecques détenues par la BCE.

"Il y a beaucoup de solutions techniques sur la manière de procéder", a-t-il dit. "Si la bonne volonté est là, je peux imaginer 10 à 15 solutions tout de suite sur la manière dont cela pourrait se faire. S'il n'y a pas de bonne volonté politique, alors je peux trouver des défauts à chacune des solutions."

A la question de savoir s'il était confiant dans la capacité des deux parties à conclure un accord, il a répondu : "Je pense que la question s'adresse surtout aux partenaires européens", ajoutant que l'Europe devait montrer qu'elle est capable d'"apprendre de ses erreurs" et de tolérer un gouvernement qui ne suive pas la ligne dominante en son sein.

(Marc Angrand et Juliette Rouillon pour le service français)