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La Grèce admet qu'elle aura du mal à rembourser la BCE et le FMI

par Lefteris Papadimas et Stephen Brown

ATHENES/BERLIN (Reuters) - La Grèce a reconnu mercredi qu'elle aurait du mal à honorer les échéances dues au FMI et à la BCE au cours des prochains mois, tandis qu'à Berlin, le ministre allemand des Finances exprimait ouvertement ses doutes sur la fiabilité du gouvernement d'Alexis Tsipras.

Au lendemain du feu vert de la zone euro à la prolongation de quatre mois de l'aide financière à Athènes, le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, a dressé un tableau sans concession de la situation financière de son pays.

"Nous n'aurons pas de problème de liquidité dans le secteur public mais nous aurons vraiment un problème pour rembourser des échéances au FMI maintenant et à la BCE en juillet", a-t-il dit à Alpha Radio.

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Il n'a donné aucune estimation du montant des besoins de financement du Trésor pour cette période mais il est établi qu'Athènes doit verser environ deux milliards d'euros d'intérêts ce mois-ci à des créanciers publics et privés et rembourser un prêt du FMI de 1,6 milliard d'euros qui arrive à échéance en mars.

Il lui faudra encore 800 millions d'euros pour assurer le service de la dette en avril et quelque 7,5 milliards en juillet et en août, notamment pour rembourser des obligations détenues par la BCE et pour payer des intérêts.

Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a affirmé pour sa part qu'aucune aide supplémentaire ne devait être versée à la Grèce tant que cette dernière ne se pliait pas aux conditions du plan d'assistance international.

"Il s'agit maintenant de savoir si on peut croire les assurances données par le gouvernement grec ou pas. En Allemagne, les doutes sont nombreux, il faut le comprendre", a-t-il déclaré à la radio SWR2.

Comme pour nourrir la suspicion allemande, le ministre grec de l'Energie, Panagiotis Lafazanis, qui appartient à l'aile la plus radicale du parti anti-austérité Syriza, a annoncé que le gouvernement ne mettrait pas en oeuvre le projet de privatisation de la première compagnie d'électricité du pays, PPC et de l'opérateur de réseaux électriques ADMIE.

"Les entreprises n'ont pas déposé d'offre contraignante, donc cela ne sera pas finalisé", a-t-il dit au quotidien Ethnos.

VAROUFAKIS VEUT "CHASSER L'ESPRIT DE LA TROÏKA"

Athènes s'est rapidement attiré une critique directe de Berlin, où un porte-parole du ministère des Finances a estimé que la Grèce ne pouvait pas décider seule de l'avenir de son programme de privatisations.

A la Bourse d'Athènes, l'indice des valeurs bancaires chutait de 9,5% en fin de séance et l'indice général abandonnait 1,6% tandis que le rendement des obligations d'Etat repartait à la hausse.

Deux des principales banques du pays, Banque du Pirée et Eurobank seront prochainement exclues de l'indice paneuropéen Stoxx 600. Leur cours de Bourse s'est effondré d'environ 65% depuis un an, reflet des inquiétudes sur la solvabilité de la Grèce et de ses banques.

En dépit des critiques et des doutes exprimés par plusieurs pays de la zone euro, la prolongation de l'aide à Athènes devrait être validée par les parlements nationaux qui doivent légalement se prononcer sur le sujet. Le vote au Bundestag allemand est attendu vendredi.

Une fois ces votes passés, la Grèce et ses partenaires devraient s'engager dans de nouvelles discussions sur la dette publique qui s'annoncent évidemment tendues.

La chancelière allemande, Angela Merkel, s'est efforcée mercredi de convaincre les sceptiques de son camp que la prolongation de l'aide à Athènes était préférable à son interruption.

"Je salue le fait que nous ayons trouvé un point de départ pour les négociations avec le nouveau gouvernement. C'est gratifiant quant on voit ce qui était évoqué il y a deux semaines", a-t-elle dit en référence au risque d'un défaut de la Grèce et d'un éclatement de la zone euro.

"Au cours des derniers jours, nous sommes parvenus à montrer que nous étions tous capables de faire des compromis, ce qui n'est pas rien même si c'est loin d'être suffisant", a-t-elle ajouté lors d'une conférence de presse.

Berlin exclut d'effacer la moindre partie de la dette publique grecque, qui dépasse 320 milliards d'euros. Et mercredi, le porte-parole de Wolfgang Schäuble a jugé prématuré d'envisager une ligne de crédit de précaution ou un troisième plan d'aide après la prolongation de quatre mois du plan actuel.

Pour sa part, Yanis Varoufakis a dit souhaiter discuter dès à présent d'une restructuration de la dette incluant des échanges de titres.

"La tâche monumentale qui se dresse devant nous, c'est de chasser l'esprit de la troïka, de faire disparaître sa mentalité et de mettre fin à son emprise en Europe, et pas seulement en Grèce", a-t-il déclaré au journal français Charlie Hebdo.

"Ce que je dis à mes homologues est ceci: si vous pensez que vous avez intérêt à abattre les gouvernements progressistes comme le nôtre, quelques jours seulement après notre élection, alors attendez vous au pire", a-t-il ajouté.

(avec Angeliki Koutantou, Marc Angrand pour le service français)