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La Fed poourrait relever ses taux au printemps 2015

par Ann Saphir et Krista Hughes

WASHINGTON (Reuters) - La Réserve fédérale américaine aura probablement démantelé cet automne son programme massif de rachats d'actifs et pourrait commencer à relever ses taux d'intérêt environ six mois plus tard, a déclaré mercredi sa nouvelle présidente, Janet Yellen.

Ce calendrier apparaît légèrement plus rapide que certains investisseurs ne l'avaient prévu et a déclenché un recul des cours à Wall Street et une vive tension des rendements des obligations du Trésor américain. Sur le marché à terme, les traders anticipent désormais une première hausse des taux en avril 2015.

"(Yellen) a sans aucun doute avancé un peu (le calendrier) et je crois que le marché n'attendait pas du tout ça parce qu'elle est largement considérée comme étant davantage du côté des 'colombes' que des 'faucons'. Ce n'est pas particulièrement un commentaire 'faucon' mais le fait est que c'est inattendu."

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Dans son communiqué publié à l'issue de deux jours de réunion de son comité de politique monétaire, la Fed a annoncé l'abandon du seul critère du taux de chômage pour juger de la capacité de l'économie à supporter une hausse des taux, en expliquant qu'un tel relèvement dépendrait désormais d'une série d'indicateurs sur l'état de santé de l'économie américaine.

Elle a précisé parallèlement que les taux resteraient bas pendant un certain temps, qu'ils ne seraient relevés que progressivement et pourraient rester inférieurs à la normale "bien au-delà" du moment où l'économie aurait retrouvé les objectifs de plein emploi et d'inflation à 2% de la Fed.

La banque centrale a d'ailleurs insisté sur le fait que sa décision de renoncer au seuil de 6,5% de taux de chômage pour décider du moment de commencer à relever ses taux d'intérêt ne signifiait pas que ses intentions avaient changé.

"Le comité prévoit actuellement que, une fois que l'emploi et l'inflation seront proches des niveaux correspondant à son mandat, la situation économique pourrait pendant un certain temps justifier le maintien de l'objectif de taux des fonds fédéraux sous les niveaux que le comité considère comme normaux sur le long terme", a déclaré la Fed dans le communiqué.

"RYTHME MESURÉ"

La Fed affirmait depuis décembre 2012 qu'elle n'envisagerait pas de relever ses taux directeurs, actuellement près de zéro, avant que le chômage ne soit tombé sous l'objectif de 6,5%, surtout si l'inflation restait inférieure à l'objectif de 2%.

Mais le taux de chômage est déjà tombé à 6,7%, en partie du fait du découragement de certains demandeurs d'emploi qui ont abandonné leurs recherches, alors que les responsables de la Fed estiment que l'économie américaine est loin d'être en état de supporter un relèvement du coût du crédit malgré la reprise.

La banque centrale a parallèlement annoncé, comme prévu, une nouvelle réduction de 10 milliards de dollars de ses achats mensuels d'obligations sur les marchés, les ramenant ainsi à 55 milliards contre 65 milliards actuellement et 85 milliards lorsqu'elle a lancé le programme d'assouplissement quantitatif (QE) en septembre 2012. A partir d'avril, elle rachètera ainsi 25 milliards d'obligations adossées à des actifs hypothécaires et 30 milliards d'obligations du Trésor par mois.

Elle a également confirmé qu'elle poursuivrait sans doute le démantèlement de son programme d'assouplissement quantitatif (QE) à un "rythme mesuré" à condition que les conditions économiques continuent à s'améliorer.

Cette décision de poursuivre le démantèlement de son programme de rachats d'actifs s'inscrit dans la continuité de la politique de Ben Bernanke, le prédécesseur de Janet Yellen qui présidait son premier Federal Open Market Committee (FOMC).

Lors d'une conférence de presse à l'issue de la réunion, la présidente a précisé que le relèvement des taux pourrait avoir lieu bien après - probablement de l'ordre de six mois après - la fin du programme QE3 de rachats d'actifs de la Fed prévu à l'automne elle continue à le réduire au même rythme.

"La formule utilisée dans le communiqué d'une 'période considérable' (après la fin du QE3) (...) C'est le genre de terme qu'il est difficile de définir mais (...) cela signifie probablement quelque chose de l'ordre d'environ six mois ou quelque chose d'approchant", a-t-elle déclaré.

"IMPACT RÉSIDUEL"

Janet Yellen a également expliqué que les responsables de la Fed regarderaient non seulement l'évolution du taux de chômage et de l'inflation par rapport aux objectifs de la banque centrale, mais aussi le rythme auxquels ils s'en rapprochaient.

Elle a souligné que ces nouveaux critères permettaient un maintien des taux d'intérêt américains à des niveaux bien inférieurs aux niveaux "normaux" jusqu'à la fin de 2016.

Janet Yellen a ajouté que les responsables de la politique monétaire avaient évoqué "l'impact résiduel de la crise financière" pour justifier cette nouvelle approche, certains d'entre eux ayant noté que "le potentiel de croissance de l'économie était peut-être plus faible, au moins pour un temps".

Quoi qu'il en soit, la majorité des membres de la Fed s'attend à ce que les taux au jour le jour augmentent en 2015, selon des prévisions publiées par la Réserve fédérale mercredi.

La nervosité des marchés "est peut-être un signe que les investisseurs pensent que Yellen resserrera bientôt les taux ou qu'il pourrait y avoir de l'inflation sur le marché si la Fed maintient ses taux bas bien au-delà des 6,5% (de chômage)", commente pour sa part Wayne Kaufman, responsable de l'analyse des marchés chez Rockwell Securities à New York.

La Fed a par ailleurs abaissé la fourchette de ses prévisions de croissance pour 2014 et 2015. Elle prévoit désormais une hausse du produit intérieur brut (PIB) comprise entre 2,8% et 3,0% cette année, contre 2,8% à 3,2% dans sa précédente estimation en décembre, suivie d'une expansion de 3,0% à 3,2% en 2015 contre 3,0% à 3,4% auparavant.

Pour 2014, elle anticipe un chômage de 6,1% à 6,3% et une inflation de base de 1,4% à 1,6%, avant un recul du chômage vers 5,6% à 5,9% en 2015 avec une inflation de base de 1,7% à 2,0%.

De nombreux responsables de la Fed, y compris Janet Yellen qui l'a répété mercredi, jugent que les récents signes de faiblesse de l'économie - de l'emploi aux ventes de détails en passant par la production industrielle et la construction de logements - étaient largement liés à la vague de froid qui a paralyé une bonne partie du pays et se dissiperaient bientôt.

(Marc Angrand et Juliette Rouillon pour le service français)