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La divergence des politiques monétaires promet des secousses

par Balazs Koranyi

FRANCFORT (Reuters) - Les deux principales banques centrales du monde savent que les chemins opposés qu'elles s'apprêtent à suivre en matière de politique monétaire entraîneront des turbulences sur les marchés.

La Banque centrale européenne (BCE) et la Réserve fédérale américaine, qui paraissent se préparer respectivement à un assouplissement et à un resserrement, considèrent ce risque comme inévitable du fait des fortunes contrastées des économies de la zone euro et des Etats-Unis, a-t-on appris auprès de banquiers centraux.

La BCE et la Fed se parlent régulièrement mais ne coordonnent pas leurs politiques et ne jouent pas aux devinettes sur les initiatives à venir dans l'autre camp, ajoute-t-on de même source.

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La stratégie des instituts d'émission est d'anticiper les risques pour les marchés financiers que pourraient créer la divergence de leurs politiques mais pas de tenter de parer ces risques en se servant de la politique monétaire, font valoir les banquiers centraux.

La BCE a surpris les marchés le mois dernier en évoquant la possibilité d'un renforcement de son programme d'assouplissement quantitatif dès le mois de décembre.

Devant de nouveaux signes de la solidité de la reprise de l'économie américaine, la Fed a adressé le message opposé en laissant la porte ouverte à un relèvement le mois prochain de ses taux d'intérêt, proches de zéro depuis près de sept ans.

Ces deux signaux ont fait perdre à l'euro plus de 5% face au dollar en quelques semaines. D'autres effets sur les marchés sont à prévoir.

"Nous allons entrer dans une période de divergence", déclare un membre du conseil des gouverneurs de la BCE. "Nous allons le faire avec les yeux ouverts. Cela reflète des étapes différentes du cycle sur différents continents".

"COMME LA MÉTÉO"

Comme les orages, les divergences sont inévitables, explique Ardo Hansson, lui aussi membre du conseil des gouverneurs.

"La politique monétaire d'autres juridictions est un facteur extérieur que nous ne pouvons pas influencer", dit-il. "C'est comme la météo, on peut l'anticiper mais c'est un fait. Bien sûr que cela a de l'importance, c'est comme le taux de change, cela a un impact comme variable d'une politique et il faut l'intégrer dans les prévisions".

Les décisions de la Fed n'auront "aucun impact" sur les choix de la BCE lors de la prochaine réunion de son conseil des gouverneurs début décembre, assure Benoît Coeuré, membre du directoire de l'institution, dans un entretien au Figaro.

Le taux de change de l'euro n'a pas été beaucoup évoqué lors des précédentes réunions de politique monétaire de la BCE et il n'y a pas eu de tentative pour gérer les taux de change, rapporte un membre du conseil des gouverneurs, qui ne souhaite pas être nommé.

La hausse des taux américains, qui sera graduelle, a promis la Fed, pourrait augmenter de manière significative la volatilité sur les marchés, selon un autre banquier central.

Les banquiers centraux américains sont réticents à parler de politique monétaire avec d'autres institutions, notamment parce que les décisions à venir ne sont pas certaines en raison de la collégialité que privilégie la présidente de la Réserve fédérale, Janet Yellen, dans son processus de prise de décision, dit-on de sources proches de la Fed.

La Fed intègre elle aussi les mouvements de change dans ses décisions mais leur impact sur l'économie réelle est moindre que dans la zone euro parce que l'essentiel du commerce extérieur américain se traite en dollars.

Selon l'un des gouverneurs de la Fed, Lael Brainard, l'économie américaine n'en souffre pas moins de la vigueur du dollar, qui a déjà entraîné une forme de resserrement monétaire en pesant sur les prix et les exportations.

(Patrick Vignal pour le service français)