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La diplomatie française passe au régime allégé

par Patrick Vignal PARIS (Reuters) - Réductions d'effectifs, cession d'immeubles prestigieux, fermetures de représentations: la diplomatie française doit renoncer à ses habitudes fastueuses pour participer à l'effort national de réduction des déficits. Crise oblige, la France, qui dispose du troisième réseau diplomatique du monde derrière les Etats-Unis et la Chine et d'un patrimoine immobilier évalué à plus de cinq milliards d'euros, doit revoir son train de vie à la baisse. "Il ne faut pas se cacher derrière notre petit doigt. Notre budget, il est soit stagnant, soit en baisse et on a des contraintes d'emploi", explique une source diplomatique. Sur trois années, la diplomatie française perdra ainsi 600 emplois, passant de 14.800 postes en 2013 à 14.200 fin 2015. "Aucune ambassade ne va être rayée de la carte", poursuit la source, démentant ainsi des informations parues dans la presse française faisant état de la fermeture de 14 ambassades. Des représentations diplomatiques n'en vont pas moins être fermées dans quatre pays où la France n'avait pas d'ambassadeur: Sao Tomé et Principe, la Gambie, le Malawi et la Sierra Leone. Un consulat, celui de Calgary, au Canada, fermera lui aussi ses portes. Dans 13 autres pays, dont cinq en Afrique, le dispositif diplomatique français sera "très allégé", ajoute la source. Ces décisions interviennent dans le cadre d'un redéploiement et la présence diplomatique sera renforcée dans certaines zones où l'influence de la France est moindre, notamment en Asie et en Amérique latine. Il s'agit de l'un des axes de la diplomatie économique défendue par le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius. SÉCURISER LES AMBASSADES Autre piste poursuivie pour faire des économies, la rationalisation. Il n'y aura plus nécessairement, par exemple, autant de résidences que d'ambassades et certains diplomates devront se contenter de logements plus modestes. Le budget 2014 devrait imposer au ministère français des Affaires étrangères de réaliser 32 millions d'euros d'économie par la vente ou la cession de biens immobiliers. Dix millions seront prélevés de cette somme pour financer un plan de sécurisation des ambassades, notamment en Afrique et au Proche-Orient, d'un coût total de 20 millions d'euros. La nécessité d'améliorer la sécurité des représentations diplomatiques françaises a été illustrée par l'attentat qui a frappé en avril dernier l'ambassade de France en Libye et se justifie dans un contexte international tendu, en particulier dans le monde arabe, en Afrique du Nord et dans la région du Sahel. La France, en raison de son histoire, coloniale notamment, possède un peu partout dans le monde des bâtiments et des terrains souvent magnifiques, parfois inestimables. Même si cela n'est pas toujours simple en raison du caractère aléatoire du marché de l'immobilier, l'option a été prise il y quelques années de se séparer de certains d'entre eux, un effort qui a permis de récolter 330 millions d'euros depuis 2006. "Ce sont parfois de très beaux endroits qui font partie du patrimoine et c'est un crève-coeur de les vendre", soupire un ancien diplomate. Avis aux amateurs fortunés : entre autres pépites, la France tente de vendre pour une vingtaine de millions d'euros l'appartement new-yorkais de son ambassadeur à l'Onu, d'une superficie de 600 m2, situé dans un immeuble pour milliardaires où Jackie Kennedy vécut son enfance. En France aussi, le patrimoine du ministère des Affaires étrangères se resserre. Il ne dispose ainsi plus que de quatre sites à Paris, contre 11 précédemment, et envisage de passer à trois. "Rassurez-vous, on ne va pas vendre le Quai d'Orsay, bien que cela ait été envisagé il y a quelques années", poursuit l'ancien diplomate en référence au somptueux bâtiment en bordure de Seine qui abrite le ministère. Edité par Yves Clarisse