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Dollar, météo et pétrole ont pesé sur la croissance américaine

LA CROISSANCE AUX ÉTATS-UNIS

par Lucia Mutikani

WASHINGTON (Reuters) - La croissance de l'économie américaine a subi au premier trimestre un coup de frein plus brutal qu'attendu, la rigueur de l'hiver ayant pesé sur la consommation et la chute des prix de l'énergie sur l'investissement, mais plusieurs signes montrent que la tendance s'améliore déjà.

Le produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis a augmenté de 0,2% seulement en rythme annualisé selon la première estimation publiée mercredi par le département du Commerce, après une hausse de 2,2% sur les trois derniers mois de l'an dernier. Il s'agit du chiffre le plus faible enregistré depuis un an.

Les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne une croissance de 1,0%, toujours en rythme annualisé.

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La vigueur du dollar et un mouvement de grève (désormais résolu) dans les ports de la côte Ouest ont aussi pesé sur l'activité économique en janvier-mars, explique le département du Commerce, sans quantifier l'impact de ces différents facteurs sur la croissance globale.

Ces chiffres tendent à réduire la probabilité de voir la Réserve fédérale entamer dès le mois de juin le relèvement de ses taux d'intérêt.

"Le coup d'arrêt à la croissance économique américaine en début d'année exclut toute hausse imminente des taux d'intérêt de la Fed", dit ainsi Chris Williamson, chef économiste de Markit à Londres.

Le dollar est tombé à son plus bas niveau depuis huit semaines face à un panier de devises de référence après les chiffres du PIB et l'euro remontait à plus de 1,1050 dollar, tandis que le rendement des obligations américaines était orienté à la hausse.

La Fed doit publier un communiqué de politique monétaire à 20h00 à l'issue de deux jours de débats. La majorité des économistes s'attendent désormais à ce que la banque centrale attende septembre pour relever ses taux, alors qu'en début d'année, ils tablaient sur une hausse dès juin.

LE DOLLAR CONTINUERA DE PESER

Le ralentissement marqué de la croissance sur janvier-mars ne doit pas forcément être interprété comme le reflet d'une dégradation marquée et durable de la santé de la première économie mondiale, tant ont joué sur janvier-mars des facteurs ponctuels, comme la météo et le conflit social dans les ports.

Plusieurs indicateurs récents sur la construction de logements, l'activité manufacturière, les ventes au détail et l'investissement des entreprises suggèrent que les Etats-Unis sont déjà en train de sortir de leur passage à vide, même si le rebond ne sera probablement aussi spectaculaire que celui observé l'an dernier après un hiver déjà inhabituellement froid.

Les économistes estiment que cette année, la météo a amputé la croissance d'un demi-point de pourcentage sur janvier-mars et le conflit dans les ports de 0,3 point supplémentaire.

La consommation des ménages, qui représente plus de deux tiers de l'activité économique totale aux Etats-Unis, a vu sa croissance ralentir à 1,9%, le plus mauvais chiffre depuis un an, après un bond de 4,4% au quatrième trimestre de l'an dernier.

Ce coup de frein à la consommation s'est accompagné d'une nette augmentation de l'épargne des ménages, à 727,8 milliards de dollars contre 603,4 milliards au trimestre précédent.

Les dépenses d'infrastructures non-résidentielles, qui incluent l'exploration pétrolière et les installations d'extraction d'hydrocarbures, ont chuté de 23,1%, leur plus forte baisse en quatre ans.

Conséquence de l'appréciation du dollar et de la grève des ports, le commerce extérieur a amputé la croissance du PIB de 1,25 point de pourcentage sur le trimestre.

Le billet vert devrait rester un frein jusqu'à la fin de l'année, amputant la croissance américaine 2015 de 0,6 point selon les estimations des économistes.

A l'opposé, un mouvement inattendu de reconstitution des stocks des entreprises a apporté une contribution positive de 0,74 point à la croissance.

Les stocks ont augmenté de 110,3 milliards de dollars, après une hausse de 80,0 milliards au trimestre précédent. Mais ils pourraient peser sur la croissance du deuxième trimestre.

(Marc Angrand pour le service français, édité par Patrick Vignal)