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La colère gronde au sein de Syriza en Grèce

Manifestation devant le Parlement grec lundi à Athènes. Des voix se sont élevées mardi au sein de la coalition au pouvoir en Grèce pour dénoncer les concessions proposées par le gouvernement d'Alexis Tsipras aux créanciers du pays dans l'espoir d'obtenir le versement d'une aide financière. /Photo prise le 22 juin 2015/REUTERS/Yannis Behrakis

par George Georgiopoulos

ATHENES (Reuters) - Des voix se sont élevées mardi au sein de la coalition au pouvoir en Grèce pour dénoncer les concessions proposées par le gouvernement d'Alexis Tsipras aux créanciers du pays dans l'espoir d'obtenir le versement d'une aide financière.

Les partenaires de la Grèce au sein de la zone euro ont salué lundi les nouvelles propositions de réformes du gouvernement grec en jugeant qu'elles pourraient servir de base à un accord dès cette semaine pour permettre au pays d'éviter un défaut sur sa dette.

Les investisseurs ont aussi exprimé leur soulagement en faisant bondir les principales Bourses européennes, qui poursuivaient leur hausse mardi.

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Elu en janvier sur la promesse de mettre fin à cinq ans de politiques d'austérité, Alexis Tsipras a pourtant devant lui la tâche délicate de convaincre son parti, Syriza, d'accepter son programme de réformes, qui prévoit entre autres un recul de l'âge du départ à la retraite et une augmentation de certaines cotisations sociales.

"Je crois que ce programme tel qu'il est (...) est difficile à faire adopter par nous", a réagi mardi Alexis Mitropoulos, député Syriza et vice-président de la Vouli, le Parlement monocaméral grec, sur la chaîne de télévision Mega TV.

Sans le soutien d'une majorité de députés, Alexis Tsipras pourrait être contraint de retourner devant les électeurs, soit via un référendum soit via des législatives anticipées, ce qui prolongerait l'incertitude autour du sort de la Grèce et plus largement de l'avenir de la zone euro.

Privée de toute aide internationale depuis l'arrivée au pouvoir de Syriza, la Grèce manque de liquidités mais doit rembourser 1,6 milliard d'euros au Fonds monétaire international (FMI) le 30 juin.

"CARNAGE SOCIAL"

Les banques grecques sont pour leur part confrontées à d'importants retraits d'argent de la part des épargnants, qui craignent l'instauration d'un contrôle des capitaux susceptible de faire fondre leurs économies en cas de sortie de la Grèce de la zone euro.

La Banque centrale européenne (BCE) a relevé mardi pour la deuxième fois en deux jours le plafond des liquidités d'urgence mises à leur disposition, pour le porter à environ 89 milliards d'euros, a-t-on appris de sources bancaires.

Avant de participer lundi à une journée de négociations avec les représentants des créanciers de la Grèce, Alexis Tsipras avait réuni pendant plusieurs heures son gouvernement, manifestement pour tenter d'obtenir son soutien.

"Le Premier ministre doit d'abord informer notre peuple des raisons pour lesquelles nous avons échoué dans ces négociations et abouti à ce résultat", a insisté mardi Alexis Mitropoulos. "Je crois que (ses projets) ne sont pas conformes aux principes de la gauche. Ce carnage social, (...) on ne peut pas l'accepter."

Le scepticisme pointe aussi au sein des Grecs indépendants, un parti souverainiste partenaire de Syriza au gouvernement.

"Le gouvernement est tombé dans un piège, je ne sais pas dans quelle mesure tout cela peut être mis en oeuvre", a dit Pavlos Haikalis, député de cette formation, à Antena TV.

ENCORE BEAUCOUP DE TRAVAIL, DIT LAGARDE

Du côté des créanciers aussi, certains nuancent l'optimisme né de la journée de lundi, conclue par un appel du président du Conseil européen, Donald Tusk, à aboutir à un accord "réformes contre argent frais" lors d'une nouvelle réunion de l'Eurogroupe mercredi soir, puis à le faire valider le lendemain par les chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro.

La chancelière allemande, Angela Merkel, dont le pays est le principal créancier de la Grèce, a ainsi déclaré ne pouvoir donner "aucune garantie" sur la conclusion d'un accord. "Il y a encore beaucoup de travail à faire", a-t-elle dit.

Christine Lagarde, la directrice générale du FMI, a abondé dans ce sens en prévenant: "Nous ne sommes pas au bout du chemin."

La presse grecque craint pour sa part que, durant l'examen des propositions d'Alexis Tsipras, les créanciers ne durcissent encore leurs exigences.

Evoquant la possibilité d'un accord dans les prochains jours, le quotidien Ethnos écrit ainsi que "même si cela dissipe les craintes raisonnables des conséquences catastrophiques d'un échec des négociations, les difficultés sont devant nous."

L'un de ces écueils consiste à "faire valider l'accord au Parlement sans susciter des réactions de la part des députés des deux partis au pouvoir qui pourraient (...) menacer la stabilité gouvernementale", ajoute-t-il.

(Jean-Stéphane Brosse et Bertrand Boucey pour le service français, édité par Marc Angrand)