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La BCE très attendue jeudi, au risque de décevoir

La Banque centrale européenne (BCE) annoncera très probablement jeudi de nouvelles mesures d'assouplissement monétaire mais les investisseurs attendent de savoir lesquelles et craignent d'être déçus, tant la banque centrale a alimenté les anticipations ces dernières semaines. /Photo prise le 3 septembre 2015/REUTERS/Ralph Orlowski

par Balazs Koranyi

FRANCFORT (Reuters) - La Banque centrale européenne (BCE) annoncera très probablement jeudi de nouvelles mesures d'assouplissement monétaire mais les investisseurs attendent de savoir lesquelles et craignent d'être déçus, tant la banque centrale a alimenté les anticipations ces dernières semaines.

Inquiet de la montée des risques pour la croissance et les prix, le président de la BCE, Mario Draghi, s'est en quelque sorte engagé à agir, affirmant que le conseil des gouverneurs ferait le nécessaire pour que l'inflation remonte le plus rapidement possible.

Mais le suspense reste entier sur les leviers que le Conseil des gouverneurs choisira d'actionner, alors que le taux de dépôt de la BCE est déjà négatif et que l'institution rachète depuis mars dernier pour 60 milliards d'euros d'actifs par mois afin d'injecter des liquidités dans le système bancaire.

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Le Conseil discutera jeudi d'un grand nombre d'options possibles, allant d'une nouvelle baisse du taux des dépôts - mesure qui devrait peu prêter à controverse - à une extension du programme d'achats d'actifs qui, dans le cas le plus extrême, pourrait porter sur des produits titrisés comprenant des créances douteuses.

"Les anticipations étant élevées, le risque de déception est également élevé. Mais les inquiétudes étant correctement focalisées sur les perspectives d'inflation, il n'y a pas lieu de retenir ou de garder des munitions à ce stade", écrivent les économistes de Société générale dans une note récente.

Dix-neuf des 20 professionnels des marchés monétaires interrogés par Reuters pour une enquête publiée lundi ont dit tabler sur une augmentation des achats mensuels, la médiane de leurs estimations donnant un montant porté à 77,5 milliards d'euros.

DERNIÈRE OCCASION POUR RELANCER LE CRÉDIT ?

Ce plan dit d'assouplissement quantitatif ("quantitative easing" ou QE) serait en outre prolongé au-delà de septembre 2016, l'échéance initialement prévue.

Treize des 20 traders interrogés ont ajouté s'attendre à une baisse du taux de dépôt, qui pourrait être ramené de -0,20% à -0,35%.

La BCE pourrait aussi opter pour un taux de dépôt progressif afin de dissuader les banques de laisser dormir leur argent dans ses coffres.

"Il pourrait s'agir de sa dernière occasion de forcer les banques à prêter à l'économie réelle, ce qu'elle n'est pas parvenue à faire jusqu'à présent", a dit l'un des professionnels interrogés.

La banque centrale pourrait parallèlement élargir le QE à d'autres actifs, par exemple à des obligations municipales ou d'entreprises.

Plusieurs responsables de banques centrales nationales, qui ont requis l'anonymat, ont rapporté à Reuters que les débats lors des réunions préparatoires avaient porté aussi sur le rachat de portefeuilles de prêts bancaires titrisés, plus risqués, même si une telle mesure semble a priori très peu probable.

Au total, une vingtaine d'options auraient été discutées ces dernières semaines au sein de l'Eurosystème et Mario Draghi devra trouver lors de la réunion de jeudi un compromis acceptable pour la majorité des 19 banques centrales de la zone euro.

RÉTICENCES ALLEMANDES

Là réside la principale difficulté pour le patron de la BCE.

L'Allemagne, par la voix du président de la Bundesbank, Jens Weidmann, membre du conseil des gouverneurs, et plus encore de sa représentante au directoire de la BCE, Sabine Lautenschläger, a clairement exprimé sa vive réticence, au risque de donner une image de division au sein de la banque centrale, préjudiciable à sa crédibilité.

Sabine Lautenschläger a dit s'opposer à toute nouvelle mesure d'assouplissement monétaire en expliquant que la politique ultra-accommodante de la BCE créait des risques de bulle et permettait aux gouvernements de retarder des réformes structurelles indispensables.

Les décisions prises lors des réunions du conseil des gouverneurs, auxquelles participent également les membres du directoire, sont généralement prises par consensus et non par vote.

A défaut d'empêcher de nouvelles mesures, les "faucons" de la BCE tenteront d'obtenir de Mario Draghi qu'il ne fasse plus de promesses qui risquent d'être difficiles à tenir.

"Je ne suis pas sûr que la BCE soit capable de nous surprendre encore", dit Cyril Regnat, responsable de la stratégie taux de Natixis, qui table sur une augmentation de 20 milliards d'euros des achats mensuels, une prolongation du QE de six mois et une baisse de 10 points de base du taux de dépôt.

Les analystes de Citi estiment de leur côté que la BCE devra, pour réellement surprendre les investisseurs, tout à la fois réduire le taux des dépôts, augmenter ses achats d'actifs et ajuster sa "communication avancée" en prolongeant le QE ou, du moins, en supprimant la référence à une fin du programme en septembre 2016.

La réunion du conseil des gouverneurs, la première pour le nouveau gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, se déroule moins de deux semaines avant celle du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine, qui devrait au contraire donner le coup d'envoi d'un cycle de hausse des taux outre-Atlantique.

(avec Aaradhana Ramesh, Marius Zaharia et Dhara Ranasinghe; Véronique Tison pour le service français, édité par Marc Angrand)