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La BCE freine certains achats de dettes pour tenir ses limites

par Balazs Koranyi et John Geddie

FRANCFORT/LONDRES (Reuters) - La Banque centrale européenne (BCE) a limité ses achats d'obligations d'Etat portugaises et irlandaises le mois dernier de peur d'atteindre les limites qu'elle s'est fixées, a-t-on appris de plusieurs sources de banques centrales, ce qui pourrait signifier que ces pays vont désormais bénéficier moins qu'auparavant de sa politique.

Le programme d'assouplissement quantitatif (quantitative easing, QE) de la BCE prévoit qu'elle ne peut pas détenir plus d'un tiers de la dette d'un pays donné, or elle s'approche de son plafond en ce qui concerne le Portugal et l'Irlande, dont elle avait déjà racheté d'importants montants d'obligations dans le cadre d'autres dispositifs anti-crise ces dernières années.

Cette situation a commencé à poser problème lorsque l'institution a augmenté le mois dernier le montant de ses achats mensuels, porté de 60 à 80 milliards d'euros.

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Les données publiées montrent que les achats ont augmenté de plus de 50% dans la plupart des pays de la zone euro, mais de 16% seulement pour le Portugal et de 33% pour l'Irlande.

Deux sources proches du dossier ont expliqué que la BCE et les banques centrales nationales qui procèdent aux achats de titres avaient complété les achats de titres souverains portugais et irlandais par des achats d'émetteurs supranationaux afin d'éviter une diminution brutale des achats de leur dette.

Cette situation implique que la part du Portugal et de l'Irlande dans les achats futurs sera légèrement inférieure à leur participation au capital de la BCE, qui sert de référence pour la pondération des achats de titres.

La BCE s'est refusée à tout commentaire.

RISQUE D'INÉGALITÉS

La Banque d'Irlande a dit qu'elle achetait "un montant limité d'obligations supranationales pour le compte de l'Eurosystème, tout comme un certain nombre d'autres banques centrales nationales". La Banque du Portugal n'était pas disponible dans l'immédiat pour un commentaire.

Certains investisseurs estiment que l'évolution de la répartition entre les pays des achats de la BCE pourrait avoir pour conséquence que des pays vulnérables comme le Portugal ne bénéficient pas autant du QE que l'Allemagne, première économie de la région, au risque d'alimenter les tensions politiques.

"Si la BCE cible ses achats sur certains émetteurs souverains aux dépens d'autres émetteurs souverains, cela revient de fait à une application inégalitaire de la politique monétaire", dit ainsi Mark Dowding, gérant de BlueBay Asset Management.

Les sources ont précisé que la BCE souhaitait que le Portugal et l'Irlande continuent de bénéficier du QE jusqu'à la fin du programme, prévue en mars 2017, mais elles ont expliqué que les achats pourraient varier au fil du temps et rappelé que la BCE réexaminait ses limites par émetteur tous les six mois.

Au début de l'année, la banque centrale détenait pour 9,7 milliards d'euros de dette irlandaise et 12,4 milliards d'euros de dette portugaise. Depuis le début du QE, elle a acheté pour 11 milliards d'euros de dette irlandaise et 16,2 milliards de dette portugaise.

(avec Padraic Halpin à Dublin et Andrei Khalip à Lisbonne; Marc Angrand pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)