Publicité
La bourse est fermée
  • CAC 40

    8 022,41
    -0,85 (-0,01 %)
     
  • Euro Stoxx 50

    4 918,09
    -18,48 (-0,37 %)
     
  • Dow Jones

    37 986,40
    +211,02 (+0,56 %)
     
  • EUR/USD

    1,0661
    +0,0015 (+0,14 %)
     
  • Gold future

    2 406,70
    +8,70 (+0,36 %)
     
  • Bitcoin EUR

    59 661,09
    +102,15 (+0,17 %)
     
  • CMC Crypto 200

    1 368,07
    +55,45 (+4,22 %)
     
  • Pétrole WTI

    83,24
    +0,51 (+0,62 %)
     
  • DAX

    17 737,36
    -100,04 (-0,56 %)
     
  • FTSE 100

    7 895,85
    +18,80 (+0,24 %)
     
  • Nasdaq

    15 282,01
    -319,49 (-2,05 %)
     
  • S&P 500

    4 967,23
    -43,89 (-0,88 %)
     
  • Nikkei 225

    37 068,35
    -1 011,35 (-2,66 %)
     
  • HANG SENG

    16 224,14
    -161,73 (-0,99 %)
     
  • GBP/USD

    1,2370
    -0,0068 (-0,55 %)
     

L'économie mondiale a besoin d'un dollar plus faible

par Jamie McGeever

(Reuters) - Une appréciation du dollar est sans doute la dernière des choses dont l'économie mondiale a besoin mais c'est précisément ce qui risque d'arriver.

La hausse de près de 20% du dollar depuis l'été 2014 pèse en effet sur les exportations des Etats-Unis et les profits des entreprises américaines, freinant la reprise économique outre-Atlantique.

Elle affecte aussi les économies émergentes en contribuant à l'effondrement des prix des matières premières et en accroissant le poids de leur dette libellée dans la devise américaine.

La Réserve fédérale, elle-même, s'en est inquiétée faisant référence aux effets de l'appréciation du taux de change sur l'économie pour justifier le mois dernier sa décision de reporter la hausse de ses taux directeurs.

PUBLICITÉ

La question pourrait bien se retrouver à nouveau au coeur des discussions lors de la réunion de son comité de politique monétaire cette semaine.

Un affaiblissement du dollar semble toutefois difficile à envisager alors que les autres grandes banques centrales poursuivent leur politique ultra-accommodante quand elles ne s'inquiètent pas ouvertement de l'appréciation de leur monnaie.

Les prévisionnistes anticipent dans leur grande majorité une dépréciation du dollar contre les autres monnaies de réserve à l'horizon des douze prochains mois.

Pour Willem Buiter, chef économiste de Citi et ancien responsable monétaire à la Banque d'Angleterre, un dollar plus faible permettrait de conjurer le risque d'un retour en récession ou d'une période prolongée de croissance inférieure au potentiel de l'économie mondiale.

"L'économie mondiale bénéficierait d'une croissance plus rapide aux Etats-Unis", dit-il. "Si cela était obtenu par une stimulation monétaire et budgétaire, conduite de manière appropriée, ça aiderait à soutenir une source importante de demande pour l'économie mondiale."

Cela éviterait aussi une dépréciation du dollar pour de mauvaises raisons, comme une perte de confiance des investisseurs dans les Etats-Unis.

EFFET STIMULANT

Un affaiblissement aurait un effet stimulant important sachant que l'économie américaine représente le quart de l'économie mondiale et que les pays émergents doivent contribuer à hauteur de 70% à la croissance de l'économie mondiale au cours de la décennie 2010-2020, selon le Fonds monétaire international.

Les économistes de Deutsche Bank estiment que le commerce extérieur amputera la croissance du produit intérieur brut américain de 0,7 point de pourcentage cette année, contre une contribution négative de 0,5 point attendue en janvier.

La vigueur du dollar explique 0,5 point de pourcentage sur le total et cet effet devrait se poursuivre au-delà de cette année pour atteindre son maximum au début de 2016, selon eux.

Des économistes de JP Morgan ont montré de leur côté que la croissance des pays émergents est toujours pénalisée lorsque les bulles de crédit, largement liées à l'endettement en dollar, se dégonflent.

Ils en déduisent que la croissance des économies émergentes pourrait tomber à 2,6% en moyenne par an dans les trois prochaines années contre environ 5,5% au cours des cinq dernières années.

L'appréciation du dollar a d'ores et déjà de lourdes conséquences.

Elle a pesé sur la rentabilité des entreprises américaines comme l'ont illustré les publications de résultats du troisième trimestre. Les banques et les entreprises émergentes qui se sont endettées en dollar sont aussi fragilisées par la hausse de la devise américaine.

L'endettement international des pays émergents, principalement libellé en dollar, a quadruplé au cours des dix dernières années pour atteindre 2.000 milliards de dollars, selon Charlie Robertson de Renaissance Capital.

"Un dollar plus faible est extrêmement positif pour les marchés émergents parce qu'il allège la charge de leur dette extérieure et que les cours des matières premières tendent à mieux se comporter", dit-il.

Le ralentissement de la croissance dans les économies émergentes est déjà largement à l'oeuvre. La Banque mondiale, qui s'attendait en janvier à ce que leur croissance atteigne 4,8% cette année, a abaissé cette prévision à 4,4% six mois plus tard.

Malgré la prudence manifestée par la Réserve fédérale sur le relèvement de ses taux directeurs, les politiques monétaires ultra-accommodantes poursuivies par les autres grandes banques centrales poussent le dollar à la hausse.

Pour David Bloom, il ne faut toutefois pas accorder plus d'importance au dollar qu'il n'en a et ce sont les politiques économiques et les comportements des entreprises et des consommateurs qui déterminent en dernier ressort les tendances de la croissance mondiale.

"Le fin mot de l'histoire c'est que le change n'est pas la panacée. Un point c'est tout", estime le responsable de la stratégie changes de HSBC, qui va à l'encontre du consensus et anticipe une appréciation de l'euro à 1,20 dollar à la fin de l'année prochaine.

(Marc Joanny pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)