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L'économie britannique résiste au Brexit, pour l'instant

par David Milliken

LONDRES (Reuters) - Les indicateurs conjoncturels britanniques ont donnée lundi de nouveaux signes de résistance de l'économie du pays au choc lié au vote du 23 juin en faveur d'une sortie de l'Union européenne (Brexit) même si un net ralentissement de l'activité et un nouvel assouplissement monétaire par la Banque d'Angleterre restent à l'ordre du jour.

L'indice des directeurs d'achat du secteur des services, le plus important des secteurs productifs britanniques, a enregistré le mois dernier sa plus forte hausse record depuis qu'il est calculé, dans le droit fil des progressions annoncées la semaine dernière pour les secteurs manufacturier et de la construction.

Ces indices compilés par Markit montrent que l'économie britannique devrait éviter une contraction de l'activité sur la période juillet-septembre. Il y a un mois, les prévisions des économistes et les données de Markit faisaient craindre une plongée en récession du pays.

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En dépit du rebond des indices le mois dernier, la croissance de l'économie devrait nettement ralentir au troisième trimestre pour tomber à +0,1% par rapport au trimestre précédent contre +0,6% au deuxième trimestre, estime Markit.

Des prévisions en phase avec celles présentées le mois dernier par la Banque d'Angleterre lorsqu'elle a abaissé son principal taux directeur à un nouveau plus bas record de 0,25%, pour la première fois depuis 2009, et dit que la plupart de ses responsables monétaires s'attendaient à devoir les baisser encore avant la fin de l'année.

L'indice Markit/CIPS des services pour le mois d'août a confirmé que l'effondrement constaté en juillet était une réaction temporaire au choc du vote en faveur d'une sortie de l'Union européenne.

"Mais nous ne pensons pas que cela puisse éviter un nouvel assouplissement par la Comité de politique monétaire (de la BoE) en novembre", a dit Scott Bowman, économiste de Capital Economics.

La livre sterling a atteint un plus haut de sept semaines contre le dollar après que l'indice PMI des services est ressorti à 52,9, pratiquement à son niveau d'avant le vote sur le Brexit et bien au-dessus des anticipations des économistes interrogés par Reuters.

La chute de la livre après le vote en faveur du Brexit a favorisé les exportations et poussé les Britanniques à prendre leurs vacances en Grande-Bretagne plutôt qu'à l'étranger.

DIFFICULTÉS À VENIR ?

Pour Chris Williamson, économiste de Markit, les difficultés de l'économie britannique sont toutefois devant elle avec la sortie effective de l'Union européenne et la négociation de nouveaux accords commerciaux qui pourrait durer jusqu'en 2019.

"De nombreuses entreprises restent inquiètes sur les perspectives et la manière dont l'économie se comportera une fois le Brexit survenu, ce qui laisse penser que l'incertitude politique et économique va sans doute prévaloir dans les mois qui viennent, pesant sur la croissance" a-t-il prévenu.

Un enquête de l'EEF, la fédération britannique des entreprises industrielles et du secteur de l'ingénierie, publiée lundi, a fait état des plus faibles perspectives d'investissement depuis la fin 2009.

Les ventes d'automobiles pour le mois d'août ont certes progressé de 3,3% par rapport au mois précédent mais uniquement grâce aux livraisons aux opérateurs de flottes de véhicules, les ventes aux particuliers ayant pour leur part reculé de 0,2%.

L'enquête Markit pour les services a par ailleurs montré que la confiance des chefs d'entreprise du secteur était au plus bas depuis quatre ans et qu'ils étaient confrontés à la plus forte inflation de leurs coûts depuis plus de deux ans du fait des conséquences de la chute de la livre sur les prix à l'import.

Le rebond d'ensemble intervient alors que l'aggiornamento politique qui a suivi le vote sur le Brexit avec le remplacement de David Cameron par Theresa May a marqué le pas. Mais les tensions pourraient revenir sur le devant de la scène avec les dissensions au sein du gouvernement sur l'équilibre à trouver entre contrôle de l'immigration et accès au marché unique européen qui suppose liberté des mouvements de capitaux et des personnes.

"Le débat politique sur le Brexit commence à s'intensifier à nouveau avec l'émergence de tensions au sein du gouvernement (...) et les interventions des Etats-Unis et du Japon au G20 ont clairement manifesté que la Grande-Bretagne était confrontée à des défis significatifs dans la gestion du processus du Brexit", a dit Dominic Bryant, économiste de BNP Paribas.

Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a demandé lundi à Theresa May de clarifier la situation pour les entreprises nipponnes intervenant en Grande-Bretagne, des propos qui font suite à une mise en garde du ministre japonais des Finances sur un possible départ des banques nipponnes de la City.

Le secrétaire au Trésor américain Jack Lew a dit de son côté qu'une intégration poussée entre la Grande-Bretagne et l'Union européenne serait le meilleur scénario.

Theresa May a dit qu'elle ne lancerait pas avant l'année prochaine les négociations formelles avec l'UE, qui devraient durer deux ans.

(Marc Joanny pour le service français, édité par Patrick Vignal)