L’alliance inédite entre finance, activiste du climat et syndicat secoue les grandes entreprises
EDITORIAL. Les entreprises sont confrontées à une opposition inédite de la part d'ONG, de syndicats et d'investisseurs qui utilisent diverses tactiques pour faire valoir leurs revendications sociales et climatiques. Les entreprises répliquent en utilisant le droit et l'ordre. Par Bénédicte Hautefort, fondatrice de Scalens.
A l'heure des assemblées générales annuelles des grandes entreprises cotées, les activistes sont à l’offensive. Fait nouveau, défenseurs du climat, syndicalistes et investisseurs font front commun. Ils suivent le vieil adage guerrier "les ennemis de mes ennemis sont mes amis". L'urgence environnementale et les profits records fédèrent ces alliances inédites.
Neuf associations appellent ainsi à empêcher la tenue de l’assemblée de TotalEnergies, le 26 mai prochain à Paris. Parmi elles, Extinction Rebellion, qui a déjà réussi à bloquer le 24 avril l’Assemblée de la banque néerlandaise ING, à Amsterdam.
Les entreprises ciblées sont prises de court par ces attelages inédits. Ces grands groupes se défendent en s’appuyant sur les forces de sécurité ou les tribunaux pour rétablir l’ordre. Là, aussi, la réponse est nouvelle et plus ferme. Car en 2018, lorsque Greenpeace avait perturbé l’assemblée de TotalEnergies, le PDG Patrick Pouyanné lui avait donné la parole. Tout était rentré dans l’ordre, sans intervention de la police. Sera-t-il aussi conciliant le 26 mai ? Le curseur est délicat à placer pour les entreprises, tant elles sont écartelées entre la nécessité de faire respecter le droit et le soutien de l'opinion publique aux défenseurs du Climat.
Surtout, le paradigme a changé : lorsque ces entreprises boutent des manifestants hors de la salle, ce n’est plus à de gentils Robin des Bois qu’elles font face, mais à leurs nouveaux alliés, les puissants investisseurs internationaux. Avec lesquelles un conflit ouvert n'est pas permis.
Faire dévisser le cours de bourse
Le distributeur belgo-néerlandais Ahold Delhaize en a fait les frais. Le 12 avril lors de l’assemblée générale annuelle, trois groupes différents ont manifesté ensemble, rassemblés devant le siège de l’entreprise. La tactique des opposants : faire décrocher le cour de bourse – méthode aussi ancienne que les hedge funds - pour imposer leurs revendications, parfois hétéroclites.
Le syndicat néerlandais FNV exi[...]
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