L’été où tout a fondu : Tiffany McDaniel fait fondre la réalité pour en exposer les démons
Tiffany McDaniel a conquis des milliers de lecteurs et de lectrices en France lorsque Gallmeister a publié Betty. La maison d’édition republie maintenant le premier roman de l’écrivaine américaine.
« La chaleur est arrivée avec le diable. C’était l’été 1984. Le diable avait bien été invité, mais pas la chaleur. On aurait pourtant dû s’y attendre. Après tout, la fournaise n’est-elle pas un attribut du diable ? »
Quelques années avant le fulgurant roman qu’était Betty, l’écrivaine américaine Tiffany McDaniel publiait L’été où tout a fondu. Gallmeister en propose dorénavant une réédition, traduite par François Happe. Incandescent, bouleversant, mais d’une paradoxale douceur évocatrice dans l’écriture, le premier roman de Tiffany McDaniel expose les aberrations d’une réalité malsaine. La fin de l’innocence n’est-elle pas la plus profonde injustice ?
Qui a invité le diable à Breathed ?
Alors qu’une canicule brutale frappe la petite bourgade de Breathed, au fin fond de l’Ohio aux États-Unis, en plein été 1984, le jeune Fielding tombe sur un petit garçon. Yeux verts, peau noire, seul, l’enfant annonce s’appeler Sal. Il ajoute être le diable et prétend avoir été invité. Le fait est que, la veille, le procureur Autopsy Bliss, le père de Fielding, avait bel et bien posté une annonce dans le journal invitant le diable à venir dans la ville. C’était là un vœu pieux —