Législatives: Les dissimulations de Mélenchon
ÉDITO - Aux lendemains d'une première rencontre plutôt réussie des responsables socialistes, écologistes, communistes et Insoumis, actant la naissance de "Nupes", il faudrait revenir à un peu plus de modestie, renoncer à autant d'emphase.
Ce pourrait être un inventaire à la Prévert- formule toute faite convenons-en. La politique, en temps de crises multiples, n’a pourtant rien de commun avec la poésie. Et pourtant en cette circonstance, on ne résiste pas à la facilité d’une énumération, , des divergences entre les (Nouvelle union populaire écologique et sociale)- soit LFI, le PS, EELV et le parti Communiste. Il faut prendre l’affaire d’autant plus au sérieux que Jean-Luc Mélenchon, lider maximo proclamé de la Nupes- il va falloir s’y faire à cet acronyme…- a déclaré et décrété « historique » l’avènement de cette Nupes, la comparant avec le Front Populaire (1936) et le Programme commun (1981), une façon à peine discrète de s’installer dans la filiation, la continuité de Léon Blum et de , de laisser entendre que lui aussi, Mélenchon, laissera à son tour, après Blum et Mitterrand donc, une trace majeure dans l’épopée de la gauche…
Et si l’on revenait à un peu plus de modestie?
Si l’on renonçait, ne serait-ce qu’un instant, à autant d’emphase?
Si l’on se rappelait qu’il s’agit d’abord d’un accord électoral entre une « puissance » incontestable (LFI) qui impose quasiment toutes ses exigences et trois partis à l’agonie () afin de rafler un maximum de sièges- ce qui est d’ailleurs fort légitime- au sein de la prochaine Assemblée Nationale. Quant à y obtenir la majorité afin d’imposer une "cohabitation" à Emmanuel Macron, c’est une autre affaire, qui relève d’abord de l’illusion et du slogan.
Pourtant ce raccordement politique ne peut pas être exclusivement analysé à l’aune de la tactique. Mélenchon a raison quand il insiste tant et tant sur l’idéologie, l’histoire, la filiation, la généalogie des gauche. La Nupes n’est pas seulement un tournant. "C’est une trahison, accusent par exemple deux Verts "historiques", Daniel Cohn-Bendit et José Bové, qui accablent les signataires EELV de cette transaction: "qui vous a donné le droit de disposer de nos consciences, au nom d’obscures tractations électorales? N’ave[...]
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