La bascule commerciale s'est produite au cours du deuxième trimestre de cette année. L'UE a enregistré un excédent d'un milliard d'euros, selon un rapport publié par Eurostat.
Les ventes mondiales de produits chimiques, de machines, de véhicules, de biens alimentaires et de boissons fabriqués dans l'Union sont les principaux moteurs de cette tendance à la hausse. Elles permettent de compenser les achats énergétiques, tels que le gaz et le pétrole, dont les prix restent particulièrement élevés en raison de la guerre menée par la Russie en Ukraine.
La balance commerciale et les chiffres qui la déterminent sont parfois cités pour décrire la santé d'une économie. Mais les experts avertissent qu'ils sont trop simplistes et ne prennent pas en compte d'autres facteurs tels que la croissance, l'emploi ou la productivité. Les États-Unis, première économie mondiale, affichent, par exemple, un déficit commercial ininterrompu depuis les années 1970.
L'Union européenne, quant à elle, a enregistré un excédent constant pendant la majeure partie des années 2010, lorsque les États membres se sont tournés vers les exportations pour sortir de la crise financière. Mais cette tendance s'est brusquement inversée avec l'éclatement de la crise énergétique.
L'UE est très dépendante des producteurs étrangers de combustibles fossiles et donc vulnérable aux fortes fluctuations des prix sur les marchés mondiaux. Depuis près de deux ans, l'Union voit sa facture énergétique s’alourdir pour garantir son approvisionnement, faire tourner l'économie et éviter le scénario redouté de pannes d'électricité ou de rationnements.
Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), l'UE a déboursé en 2022 près de 400 milliards d'euros en gaz. Cet argent a été consacré au remplacement des livraisons russes qui, jusqu'à la guerre, disposaient d’un faible coût.
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