L'économie chinoise n'est pas prête en cas de sanctions occidentales
La Chine cherche à protéger ses banques de potentielles sanctions occidentales. Au cœur de l'équation: la dollarisation des marchés.
Se préparer au pire avec les Etats-Unis, avec qui le ton est monté, suite . Et tirer les leçons des sanctions occidentales contre la Russie. Telle est l'approche des dirigeants chinois, qui s'est déjà matérialisée dans la finance. Fin avril, le régulateur financier chinois a tenu une réunion d'urgence avec une dizaine de représentants de banques nationales et internationales. Objectif: imaginer comment la Chine pourrait protéger ses actifs à l'étranger si les Etats-Unis décidaient de geler leurs réserves de change en devises américaines - 1.800 milliards de dollars, sur les 3.100 milliards de réserves étrangères. Pour les dirigeants chinois, cette question est légitime.
"Pour Pékin, si les Etats-Unis et leurs alliés peuvent prendre de telles mesures contre Moscou, ils pourraient aussi faire de même avec la Chine. Donc, ils doivent savoir si le pays est vraiment résilient", a déclaré, , Tong Zhao, du Carnegie Endowment for International Peace, à Pékin. Et ces "stress test" financiers auraient donné des résultats assez négatifs, concluant que la Chine s'avérait incapable d'encaisser un tel choc.
La Chine dépendante du dollar
Les dirigeants chinois cherchent donc à devenir plus autonomes par rapport aux Etats-Unis. "La Chine travaille à la dédollarisation des marchés, estime l'investisseur David Baverez, auteur de Chine-Europe: le grand tournant (2021, éd. Le Passeur). Affaiblir le dollar est le versant financier du projet chinois: désoccidentaliser le monde." Dans cette guerre des devises, la Russie a été la première à imposer le paiement de ses hydrocarbures en roubles depuis la guerre en Ukraine. "Un cheval de Troie que la Chine utilisera pour imposer sa monnaie", prévoit David Baverez.
Un projet de long terme. Pour l'heure, le dollar reste la monnaie dominante, ce qui rend la Chine très dépendante. "Son modèle repose sur ses exportations vers les Etats-Unis et l'Europe, rappelle l'économiste Patrick Artus. Si elle fait une croix sur ce marché et sur les devises oc[...]
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