Kyriakos Mitsotakis, le Macron grec sur le gril électoral
Malgré un solide bilan, le Premier ministre grec souffre d'une image technocrate et d'une impopularité qui pourrait compromettre son mandat après les élections législatives de ce dimanche 21 mai. Une trajectoire qui rappelle étrangement celle du président français Emmanuel Macron.
En mai 2016, le site européen Politico louait la montée "d'une nouvelle génération de politiques" sur le Vieux Continent: Matteo Renzi, Emmanuel Macron et Kyriakos Mitsotakis. A l'époque, le premier est à la tête du gouvernement italien, le deuxième fait déjà parler de lui au ministère de l'Economie du gouvernement de François Hollande, et le troisième vient juste de créer la surprise en se faisant élire à la tête du parti conservateur grec Nouvelle Démocratie (ND).
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Tous les trois sont de fidèles ambassadeurs du leadership réformiste et pétris d'ambition. Tandis que l'Italien, désavoué fin 2016, s'est fait discret sur la scène publique, les deux autres occupent toujours le devant de la vie politique européenne. Le Grec, élu en 2019 Premier ministre de son pays - un régime parlementaire -, se bat aujourd'hui pour un autre mandat. Selon les sondages, Kyriakos Mitsotakis, 55 ans, ne parviendra pas à obtenir une majorité absolue lors des élections nationales du 21 mai. Il lui faudra sans doute recourir à un deuxième scrutin début juillet, laissant planer le spectre d'une instabilité politique.
Procès en arrogance
Après dix années de crise économique et d'austérité drastique, le chef de gouvernement affiche un très solide bilan économique. Le chômage, le plus élevé de la zone euro il y a encore cinq ans, est tombé en dessous de 11%. Le salaire minimum, augmenté à trois reprises, atteint aujourd'hui 780 euros. Les recettes fiscales en mars 2023 ont dépassé de 12,4% l'objectif fixé. D'ici à 2026, le taux d'endettement devrait diminuer de 36%, à 135%, et le déficit grec passerait alors derrière celui de l'Italie. Le tout en allouant 10 milliards d'euros à l'énergie. La Grèce s'est même payé le luxe d'afficher un petit excédent budgétaire de 0,1% fin 2022.
Pourtant, le Premier ministre, affublé comme Macron d'une image de technocrate arrogant, a échoué, comme lui, à engranger le bénéfice électoral de [...]
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