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Kraft Heinz met 143 milliards de dollars sur la table pour Unilever

par Martinne Geller et Pamela Barbaglia

LONDRES (Reuters) - Le géant agro-alimentaire américain Kraft Heinz a créé la surprise vendredi en mettant 143 milliards de dollars (134 milliards d'euros) sur la table pour son concurrent anglo-néerlandais Unilever, qui a aussitôt sèchement rejeté cette proposition.

Un mariage des deux multinationales arriverait au troisième rang du classement des plus grosses fusions d'entreprises jamais conclues dans le monde et serait le plus important rachat d'une entreprise basée au Royaume-Uni.

Le titre Unilever, aussi bien coté à Londres qu'à Amsterdam a bondi de plus de 13%, touchant au passage un record, à la suite de l'annonce de l'offre de Kraft Foods, qui a lui vu son action s'envoler de plus de 10% à Wall Street.

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Le secteur de l'alimentation est confronté simultanément au ralentissement des marchés émergents, qui ont longtemps été le principal moteur de leur croissance, à la baisse des prix sur les marchés développés et à l'évolution des comportements d'achat des consommateurs, de plus en plus sensible aux arguments sur l'origine et la qualité des produits.

Unilever est plus présent que certains de ses concurrents dans les pays émergents. Il est par ailleurs plus exposé qu'eux à l'impact du Brexit.

Même si Kraft Foods a dit être impatient d'arriver à un stade permettant l'ouverture de discussions avec Unilever, ce dernier a dit ne voir aucun intérêt financier ou stratégique à de telles discussions.

Cela n'empêche pas certains investisseurs d'anticiper une surenchère, tout en soulignant que Kraft Foods, qui dispose jusqu'au 17 mars pour lancer une offre finale sur Unilever selon la législation britannique, devra y mettre le prix.

"Nous pensons que Kraft Foods devra relever son offre de manière substantielle pour espérer pour faire bouger les choses", a déclaré David Palmer, analyste chez RBC Capital Markets.

L'APPUI DE WARREN BUFFETT ET DU FONDS 3G

Unilever, qui possède entre autres les thés Lipton, les soupes Knorr et les savons Dove, estime que la proposition à 50 dollars par action soumise par Kraft Heinz le sous-évalue.

"Unilever rejette la proposition qui n'a aucun intérêt, qu'il soit financier ou stratégique, pour les actionnaires d'Unilever. Unilever ne voit pas de base pour de nouvelles discussions", a déclaré le groupe dans un communiqué.

Il recommande à ses actionnaires de ne prendre aucune initiative.

Kraft Heinz avait auparavant dit souhaiter "travailler à la conclusion d'un accord sur les modalités d'une transaction", une déclaration dans laquelle des analystes voient la possibilité d'un relèvement de son offre.

Dans son communiqué, Unilever précise que l'offre de Kraft Heinz, lui-même né d'une fusion en 2015, représentait une prime de 18% sur son cours de Bourse de jeudi. Il précise qu'elle se composait de 30,23 dollars par action en numéraire et de 0,222 action nouvelle par titre Unilever.

Même si Kraft Heinz est plus petit qu'Unilever par la capitalisation boursière (106 milliards de dollars, soit un peu moins de 100 milliards d'euros, pour l'américain), il peut s'appuyer sur le soutien financier de ses deux grands actionnaires, Berkshire Hathaway, la holding de l'investisseur multimilliardaire Warren Buffett, et le groupe de capital-investissement 3G Capital.

A eux deux, Berkshire et 3G possèdent 50,9% de son capital.

"C'est la rencontre entre l'argent pas cher et la logique industrielle", résume Steve Clayton, gérant du fonds HL Select UK Shares chez Hargreaves Lansdown, actionnaire d'Unilever.

Il évoque d'importantes opportunités de synergies dans le marketing, la fabrication et la distribution, en plus des économies que générerait la fusion des sièges.

"Kraft Heinz tente d'appuyer un grand coup sur le bouton 'avance rapide', car acquérir une par une le riche portefeuille de marques que représente Unilever pourrait prendre des décennies", ajoute-t-il.

Beaucoup d'investisseurs s'attendaient à ce que Kraft Heinz se lance dans une opération de croissance externe cette année, 3G ayant récemment levé un nouveau fonds.

(Wilfrid Exbrayat et Marc Angrand pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)