Kering impose sa vision dans la lunetterie
En rachetant le danois Lindberg et l'américain Maui Jim, Kering Eyewear, créé ex nihilo en 2014, s'est propulsé au deuxième rang mondial du secteur. Son modèle inspire la concurrence.
Deux acquisitions de taille, presque coup sur coup. Le 14 mars, a annoncé le rachat de Maui Jim, la plus grande marque indépendante de lunettes de soleil, créée en 1987 à Hawaï. Une griffe qui pèse, à elle seule, plus de 350 millions d'euros de chiffre d'affaires, dont 85% aux Etats-Unis, et emploie un millier de salariés. Six mois plut tôt, en septembre 2021, c'est le danois Lindberg, un as du design trois fois plus petit que l'américain mais positionné sur le très haut de gamme, qui est tombé dans son escarcelle. Un tournant pour la filiale de Kering créée ex nihilo il y a huit ans, soudain propulsée au deuxième rang du marché de la lunetterie, loin derrière le numéro un mondial EssilorLuxottica.
Lindberg? "Le fabricant le plus fantastique du monde qui conçoit des lunettes ultralégères au design superbe", assure Roberto Vedovotto, le dithyrambique PDG de Kering Eyewear. Maui Jim? "Une marque iconique dans les lunettes de soleil, créée il y a trente-cinq ans avec des techniques révolutionnaires anti-UV". Mais surtout deux "marques propres", selon le jargon du secteur, dotées d'offres complémentaires. Car, rappelle le dirigeant, "le reste de notre portefeuille est lié à des marques de luxe". C'est d'ailleurs pour cette raison qu'il a pu, en 2014, convaincre le PDG de Kering, à la tête de marques comme Gucci, Yves Saint Laurent ou Balenciaga, de s'embarquer dans cette aventure.
"m'a immédiatement soutenu quand je luiai proposé de changer le modèle de cette industrie", rappelle Roberto Vedovotto. Ce financier, passé par Morgan Stanley, Lehman Brothers et Nomura, était revenu en Italie pour redresser la société Safilo, l'un des grands acteurs de la lunetterie en Italie du Nord (lire encadré). Celui-là même qui jusqu'alors produisait les lunettes pour Kering. Objectif de l'opération: reprendre le contrôle de la fabrication de ses différentes marques, moyennant royalties.
Porte d'entrée dans le luxe
Aujourd'hui, la filiale lunetière de installée près de Padoue, où se t[...]
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