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Le jugement dans l'affaire des "écoutes" met-il un terme à l'hypothèse Sarkozy pour 2022?

Nicolas Sarkozy arrive au tribunal de Paris pour son procès pour corruption le 26 novembre 2020 - Bertrand GUAY © 2019 AFP
Nicolas Sarkozy arrive au tribunal de Paris pour son procès pour corruption le 26 novembre 2020 - Bertrand GUAY © 2019 AFP

Nicolas Sarkozy le niait à chaque fois qu'il était interrogé à ce sujet. Son nom circulait tout de même au sein d'une partie de la droite pour la représenter en vue de 2022. Sa condamnation, ce lundi, risque d'empêcher cet éventuel retour.

L'ancien président a été condamné à trois ans de prison dont un ferme pour "corruption et trafic d'influence" dans l'affaire dite des "écoutes", une décision dont il fera appel.

La partie ferme est certes aménageable en détention à domicile sous bracelet électronique. Mais c'est la première fois qu'un ancien président de la Ve République est condamné à de la prison ferme. Jacques Chirac avait écopé en décembre 2011 de deux ans avec sursis dans le dossier des emplois fictifs de la ville de Paris.

Stupéfaction à droite

La droite a immédiatement apporté son soutien à l'ancien chef de l'Etat, disant sa "stupéfaction" et sa "tristesse" face à un "acharnement judiciaire".

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"La sévérité de la peine retenue est absolument disproportionnée", a estimé le président de LR Christian Jacob, tandis que le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau déplorait "une condamnation extrêmement dure dans un dossier particulièrement faible".

"Notre justice est détournée à des fins politiques, avec le Parquet national financier comme porte-étendard", a estimé le député LR du Nord Pierre-Henri Dumont. Et "en 2017 déjà les choix du PNF ont décidé de la présidentielle", a ajouté le député d'Eure-et-Loir Olivier Marleix, en allusion à l'enquête pour soupçons d'emplois fictifs ouverte sur François Fillon quelques mois avant la présidentielle.

Le candidat de la droite n'avait alors pas dépassé le premier tour, ce que beaucoup à droite relient directement à cette enquête délétère pour sa campagne.

"Un recours"

Pour le politologue Pascal Perrineau, le jugement de ce lundi aussi "va avoir un impact sur la droite, car Nicolas Sarkozy apparaissait à certains comme un recours" à l'approche de 2022.

Avant le verdict en effet, certains se prenaient à rêver, dans une droite convalescente et en mal de candidat naturel pour l'élection présidentielle, d'un retour de l'ancien chef de l'Etat, même si lui-même a plusieurs fois répété: "J'ai tourné la page."

"Sarko a très envie de revenir", affirmait récemment un cadre de LR. "Pour beaucoup d'électeurs, il reste une référence et une espérance", estimait un autre. Selon un troisième, l'ancien chef de l'Etat considérait que "dans une campagne un peu 'blitzkrieg' sans gauche ni droite, où on est en période de crise, on va chercher un homme d'expérience".

D'autres se voulaient ce lundi plus nuancés: "Nicolas Sarkozy se voyait bien jouer un rôle éventuel de lien avec LR au sein d'une grande coalition derrière Emmanuel Macron", selon un élu. "Il a été vu comme un recours, mais n'a jamais été le front runner", ajoutait un député.

"Réhabilitation"

L'ancien président, battu après son premier mandat en 2012 par François Hollande, arrivé troisième en 2016 de la primaire de la droite et du centre (derrière François Fillon et Alain Juppé), pensait-il vraiment revenir?

Pour notre éditorialiste politique Christophe Barbier, "le scénario du retour a été grandement grossi par les partisans de Nicolas Sarkozy et par lui-même, pour exister dans son camp, mais aussi peut-être pour mettre la pression sur les juges, pour leur dire 'attention, vous allez frapper sur le futur président de la République pas l'ancien'".

"Il le faisait croire, cela participait d'une réhabilitation de son image, d'autant qu'il ne semblait se retrouver dans aucun des candidats de la droite", estime aussi Pascal Perrineau.

"Il préférait laisser cette petite chanson infuser. Là, ça va devenir beaucoup plus compliqué". Car si en politique on n'est jamais mort, "pour 2022 il est profondément affecté".

Mais un appel risque de prendre plusieurs mois. Et après le procès des "écoutes", une autre tempête judiciaire se profile pour Nicolas Sarkozy avec, en mars, le procès Bygmalion sur les comptes de campagne de la présidentielle 2012. Il est également mis en cause dans plusieurs dossiers, dont celui des soupçons de financement libyen de sa campagne victorieuse de 2007.

"Cela commence à faire un bagage extrêmement lourd pour cette figure de recours, et va sans doute marquer un coup d'arrêt dans sa volonté d'apparaître en surplomb de la préparation de la campagne de 2022", affirme Pascal Perrineau.

Selon Christophe Barbier, "il faudrait un état de chaos assez important dans le pays" pour que les citoyens souhaitent reconduire Nicolas Sarkozy.

Article original publié sur BFMTV.com