Publicité
La bourse est fermée
  • CAC 40

    8 022,41
    -0,85 (-0,01 %)
     
  • Euro Stoxx 50

    4 918,09
    -18,48 (-0,37 %)
     
  • Dow Jones

    37 986,40
    +211,02 (+0,56 %)
     
  • EUR/USD

    1,0661
    +0,0015 (+0,14 %)
     
  • Gold future

    2 406,70
    +8,70 (+0,36 %)
     
  • Bitcoin EUR

    59 797,51
    +275,75 (+0,46 %)
     
  • CMC Crypto 200

    1 375,97
    +63,35 (+4,84 %)
     
  • Pétrole WTI

    83,24
    +0,51 (+0,62 %)
     
  • DAX

    17 737,36
    -100,04 (-0,56 %)
     
  • FTSE 100

    7 895,85
    +18,80 (+0,24 %)
     
  • Nasdaq

    15 282,01
    -319,49 (-2,05 %)
     
  • S&P 500

    4 967,23
    -43,89 (-0,88 %)
     
  • Nikkei 225

    37 068,35
    -1 011,35 (-2,66 %)
     
  • HANG SENG

    16 224,14
    -161,73 (-0,99 %)
     
  • GBP/USD

    1,2370
    -0,0068 (-0,55 %)
     

La judoka Margaux Pinot accuse Alain Schmitt de violences conjugales

Margaux Pinot, en bleu, ici en 2019 aux championnats du monde de judo à Tokyo.(Photo David Finch/Getty Images) (Photo: David Finch via Getty Images)
Margaux Pinot, en bleu, ici en 2019 aux championnats du monde de judo à Tokyo.(Photo David Finch/Getty Images) (Photo: David Finch via Getty Images)

VIOLENCES CONJUGALES - “Que manquait-il? La mort au bout, peut-être?” La question, poignante, de la judoka Margaux Pinot interroge la réponse judiciaire apportée aux victimes de violences conjugales. Ce mercredi 1er décembre, la sportive a choisi de montrer son visage tuméfié, pour dénoncer la relaxe de l’auteur présumé des coups, son compagnon et entraîneur Alain Schmitt.

“Ma tête a été frappée au sol à plusieurs reprises. Et finalement étranglée. J’ai cru mourir”. Sur Twitter, la double championne d’Europe (2019-2020) dans sa catégorie a pris la parole pour raconter le calvaire vécu dans la nuit de samedi à dimanche, où elle affirme qu’Alain Schimtt, son entraîneur et compagnon, l’a “rouée de coups”. “J’ai plusieurs blessures dont une fracture au nez et 10 jours d’interruption temporaire de travail”, précise-t-elle.

Au moment des faits, elle se réfugie chez ses voisins qui préviennent la police. Alain Schmitt, 38 ans, est arrêté dans la nuit au Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis) juste avant son départ pour Israël, où il est attendu pour prendre les rênes de l’équipe nationale féminine.

PUBLICITÉ

L’affaire passe mardi 30 novembre devant le tribunal correctionnel de Bobigny. L’audience est marquée par des versions contradictoires. Alain Schmitt livre le récit d’une bagarre aux allures de “tornade” entre deux amants à la relation tempétueuse. Margaux Pinot décrit sa “peur” face aux coups de poing qui pleuvaient sur elle.

“C’était pas un combat de judo, c’était des coups de poing”, a décrit Margaux Pinot, championne olympique par équipes mixtes aux derniers Jeux de Tokyo, le visage tuméfié par les ecchymoses entourant ses yeux. “J’ai jamais frappé une femme de ma vie, c’est n’importe quoi”, a rétorqué Alain Schmitt, t-shirt blanc et visage marqué par des contusions.

Le parquet fait appel de la relaxe

Le parquet requiert un an de prison avec sursis pour “des violences très graves, même pour un primo-délinquant”. Mais estimant “n’avoir pas assez de preuves de culpabilité”, le tribunal correctionnel de Bobigny a relaxé l’entraîneur dans la nuit de mardi à mercredi.

“Que manquait-il? La mort au bout, peut-être?” s’interroge Margaux Pinot. “Que vaut leur défense calomnieuse face à mes blessures, et le sang jonchant le sol de mon appartement?”

Le parquet de Bobibny a décidé ce mercredi de faire appel de la relaxe. Margaux Pinot estime elle que “c’est probablement le judo qui [l’a] sauvée.” “Mes pensées sont aussi pour celles qui ne peuvent pas en dire autant”, achève-t-elle.

Relayant la publication de Margaux Pinot, la ministre déléguée chargée de l’Égalité femmes-hommes Elisabeth Moreno a appelé à “faire confiance à la Justice” après l’appel du parquet. Sans s’exprimer directement sur le sujet, le Garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti a retweeté un message du procureur de Bobigny Éric Mathais: “Voilà un exemple des principes du débat contradictoire judiciaire et du double degré de juridiction”, a déclaré le magistrat, en revenant lui aussi sur les différentes étapes de la procédure.

La judoka a reçu de nombreux soutiens, notamment de ses coéquipières championnes olympiques, Clarisse Agbégnénou et Amandine Buchard. “Relaxé vous avez dit? Manque de preuves vous avez dit? Tant de campagnes de lutte contre les violences faites envers les femmes pour ça?”, s’est indignée la première, tandis que la seconde, “choquée”, n’a “pas les mots pour exprimer tout ce qui se passe dans [sa] tête et [son] corps en tant que femme”. “Que faut-il faire pour que les victimes soient entendues? Que les agresseurs soient reconnus coupables?”, a abondé Teddy Riner.

Depuis le 1er janvier, 101 femmes ont été tuées par leur conjoint, selon le décompte du collectif “Féminicides par compagnon ou ex”. Pour l’ensemble de l’année 2020, le chiffre avait atteint 102 féminicides et 146 en 2019, selon le ministère de l’Intérieur.

Présentée comme la “grande cause du quinquennat” par Emmanuel Macron, la lutte contre les violences conjugales est jugée encore largement insuffisante par les femmes et associations. “On pourrait faire beaucoup, beaucoup mieux!”, disaient encore au HuffPost des manifestantes de la mobilisation #NousToutes, samedi 20 novembre.

À voir également sur Le HuffPost: En Colombie, elles luttent contre les violences faites aux femmes en célébrant les vulves

Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

LIRE AUSSI: