Jean-Marie Cavada: "le climat politique se durcit contre Google"
INTERVIEW - L'ancien député européen, ex patron de Radio France et actuel président de la société des Droits voisins de la presse, Jean-Marie Cavada, appelle les médias à fusionner leur approche dans leurs négociations avec les Gafam.
Depuis plus de deux ans, les entreprises qui diffusent des contenus produits par des médias ont l’obligation de rémunérer ces-derniers au titre des "droits voisins". Dans les faits, bien peu de plateformes se sont soumises à la règle. Ce mercredi 12 janvier, pointe "l’opacité" des accords proposées par les Gafam. "Le nombre d’accords de rémunération au titre du droit voisin est tout à fait marginal et l’intention du législateur n’a pas été respectée", relève la mission d’information.
Un constat d’impuissance qui ne surprend pas l’ancien député européen, Jean-Marie Cavada. Marqué par son propre parcours de journaliste, l’ancien patron de Radio France se souvient d’avoir déjà croisé le fer, à Bruxelles, sur la question des droits voisins. En 2015, il avait a été désigné co-rapporteur du projet de loi sur le "copyright". Nommé en octobre président de la société des Droits Voisins de la Presse (DVP), le centriste remet les gants et appelle tous les acteurs de la presse à le rejoindre dans cette nouvelle organisation.
Challenges – Les négociations sur les droits voisins n’ont-elles pas avancé depuis deux ans ?
Jean-Marie Cavada – Le président de la République l’a rappelé mardi lors de ses vœux à la presse: la loi n’a toujours pas trouvé d’application concrète. Les revenus directs et indirects tirés de la diffusion d’un article doivent faire l’objet d’une négociation "de bonne foi" entre les éditeurs de presse et les plateformes. Par conséquent, les éléments qui permettent de calculer les profits réalisés par et (Facebook) à partir des contenus de presse doivent être portés à la connaissance de tous. Est-ce le cas? Pour l’instant, les plateformes refusent de négocier le montant de ces rémunérations en toute transparence.
Car les accords signés sont confidentiels…
A plusieurs reprises, Google a essayé de contourner la loi en proposant des accords commerciaux. Un premier accord-cadre a été signé en janvier 2021 avec l'Alliance de la presse d’information générale [ndlr :[...]
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