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Jean-Guy Henckel, modèle d'entrepreneur social


Entreprises et entrepreneurs à succès: épisode 3 * Peu connu du grand public, Jean-Guy Henckel, fondateur des Jardins de Cocagne, a pourtant un parcours atypique. Cet entrepreneur social, qui a démarré dans des foyers de SDF, est aujourd'hui à la tête d'un réseau solidaire employant plus de 4 000 personnes.

La vie de Jean-Guy Henckel a basculé en 1991, l’année de création du premier Jardin de Cocagne du côté de Besançon. Travailleur social dans un foyer de SDF, Jean-Guy Henckel n’en était toutefois pas à son coup d’essai. « Depuis l’origine, j’essaie de monter des entreprises. La première a été une menuiserie qui fonctionne encore aujourd’hui. Ça occasionne des débats car, pour beaucoup, un sociologue qui crée une entreprise, c’est quelqu’un qui vend son âme au diable… » Mais, Jean-Guy Henckel croit à l’insertion par l’activité économique. Imaginer des entreprises plus humaines pour que des gens exclus retrouvent un équilibre de vie, c’est son credo.

À la fin des années 1980, la crise pousse des centaines d’agriculteurs surendettés à demander le RMI. À nouveau problème, nouvelle solution. S’inspirant d’un système inventé par une coopérative genevoise, Jean-Guy Henckel lance son premier Jardin de Cocagne à Chalezeule. Il endosse le rôle de chef d’exploitation. Les personnes en difficultés se transforment en jardiniers avec l’aide de deux encadrants maraîchers. Et les clients achètent d’avance la récolte sans savoir ce qui atterrira dans leur panier chaque semaine… Après un peu plus d’un an, le succès de cette idée saugrenue dépasse toutes les espérances. Les clients se bousculent, la presse s’y intéresse, et des dizaines de travailleurs sociaux, agriculteurs, maires, chefs d’entreprise s’informent pour créer, eux aussi, leur Jardin de Cocagne.

Réconcilier l’économie, le social et l’écologie, « trois sœurs qui se détestent »


« Nous, à l’origine, on n’avait pas en tête d’en coller dans toute la France. On voulait juste régler un problème local, » s’amuse-t-il. Avec la duplication du modèle, l’aventure des Jardins de Cocagne rentre dans une autre dimension. Le travailleur social est contraint d’apprendre le métier d’entrepreneur. «  Budget prévisionnel, plan marketing, management… je ne savais même pas de quoi on me parlait. Alors, je me suis formé. » En 1999, 40 Jardins de Cocagne ont vu le jour en France, un réseau national est créé. Jean-Guy Henckel en prend la direction, tout naturellement.

Aujourd’hui, le Réseau Cocagne compte environ 120 jardins actifs, employant plus de 4.000 personnes, dont les deux tiers en insertion. Précurseur, Jean-Guy Henckel n’a jamais eu peur de réconcilier l’inconciliable. Tout d’abord,  en faisant cohabiter l’économie, le social et l’écologie. « Ce sont trois sœurs qui se détestent. Quand on fait un choix pour des raisons économiques, c’est souvent au détriment du social ou de l’écologie. Nous gérons ces tensions en permanence, »  affirme-t-il. Ensuite, il n’a pas hésité à solliciter les acteurs privés pour mener des actions sociales. Plusieurs grands groupes comme Carrefour ou Vinci se sont associés à certains projets du réseau. Le risque de se faire croquer par ces géants, de servir à des opérations de communication, cela ne l’effraie pas. « Il y a une vraie prise de conscience en faveur de l’économie sociale dans la société et les entreprises. L’objectif de ces grands groupes n’est pas tant de communiquer que de donner du sens au travail de leurs salariés… » Son modèle à la française, il le rêve dans une nouvelle alliance qui réunirait le privé, le public et la société civile. « Ce qui m’intéresse, c’est être un acteur de la réconciliation d’une société disloquée. » Rien d’étonnant à cela. Sociologue et entrepreneur, feignant autoproclamé et travailleur acharné, utopiste et pragmatique, Jean-Guy Henckel s’ébat dans les paradoxes et les contraires comme un poisson dans l’eau.

*Yahoo! Finance
vous propose de revenir régulièrement sur des success story et des portraits de chefs d'entreprise hors-du-commun. Vous venez donc de découvrir le 3ème épisode.


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