Jean-Dominique Senard, le diplomate de Renault, en route pour une nouvelle présidence

AFP - ERIC PIERMONT

Jean-Dominique Senard devrait être reconduit à 70 ans pour un deuxième mandat à la tête de Renault, lors de l’assemblée générale du 11 mai. Après le plan de réduction des capacités du constructeur au losange, la réconciliation laborieuse avec Nissan, il lui faut réussir la complexe création des entités Ampère (électrique) et Horse (moteurs thermiques).

1974 : prise d’otages à l’Ambassade de France à La Haye par un groupement terroriste, l’Armée rouge japonaise. "Une épreuve effrayante, mais aussi une grande leçon de calme, de dignité", se souvient Jean-Dominique Senard. Le président de Renault rappelle une image qui a fait le tour du monde : "mon père a refusé de sortir les bras en l’air, disant que c’était indigne d’un Ambassadeur de France" ! Presque un demi-siècle plus tard, ce dramatique épisode lui revient en pleine figure. Au soir d’une de ces rudes journées de négociations avec Nissan, un journaliste de la télévision tokyoïte lui pose une question piège. Cet épisode n’aurait-il pas engendré chez lui un ressentiment à l’égard des… Japonais ? Paradoxalement, le Japon restera d’une façon ou d’une autre la source de ses pires cauchemars. Certes, la longue confrontation avec les dirigeants de Nissan, après l’arrestation de Carlos Ghosn en novembre 2018, sera moins dramatique. Mais, là aussi, il aura fallu du "tact, du courage, de la sérénité", pour traiter avec un partenaire nippon violemment remonté contre Renault, souligne un administrateur de la firme tricolore.

"Un apprentissage de la patience", reconnaît pudiquement celui que le gouvernement français a appelé en catastrophe à la tête de Renault en janvier 2019 et qui doit être reconduit le 11 mai pour un deuxième mandat par l’assemblée générale de la firme. Mieux : Jean-Dominique Senard, 70 ans aujourd'hui, s’y forgera une réputation de pompier volant. Lors d’une énième réunion avec les représentants de Nissan, en novembre 2022, le directeur général du groupe français, Luca De Meo, "s’énerve et claque la porte", raconte un membre de la délégation de Renault. Au Japon, ça ne se fait pas. Jean-Dominique Senard devra passer derrière pour recoller les morceaux.

Nouvelle donne pour l'Alliance

Résultat de cette obstination : le 6 février 2023, Renault et Nissan se réconcilient officiellement, grâce à l’obstination française. Ils annoncent la fin des "traités in[...]

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