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"J'assume à mort": Kev Adams répond à ses "haters" dans son nouveau film

L’humoriste, qui a privilégié la scène ces dernières années, revient ce vendredi 3 décembre sur Prime Vidéo avec une comédie méta où il se confronte à ses détracteurs.

Il avait disparu. La dernière fois que Kev Adams était apparu en tête d’affiche au cinéma, c’était en octobre 2018. L’humoriste incarnait alors le héros d'Alad’2, suite de sa parodie à succès du célèbre conte des Mille et une Nuits. Puis, après un caméo furtif dans All Inclusive (2019) de Fabien Onteniente, il s’était retiré des salles obscures, accaparé par sa tournée Sois 10 ans et ses engagements avec TF1 (Mask Singer). "J’avais aussi envie de souffler", confie-t-il à BFMTV.

Malgré le flop de certains de ses derniers films, l’acteur au presque 20 millions d’entrées n’avait pas enterré ses rêves de cinéma. S'il reçoit ces temps-ci moins de scénarios (une quinzaine seulement en 2020), ce comique qui vit à mille à l'heure a appris pendant le confinement la patience tout en peaufinant son "film de retour", Maison de retraite. Dans cette comédie "très personnelle", écrite et produite par ses soins, il incarne un jeune homme contraint d’effectuer 300 heures de travaux d’intérêts généraux dans une maison de retraite. Mais la pandémie est passée par là, repoussant sa sortie à 2022.

Kev Adams fait donc son retour ce vendredi 3 décembre sur Prime Video avec une autre comédie tout aussi personnelle, Haters. Il y incarne Thomas Le Lama, populaire YouTubeur qui après un bad buzz décide d’aller à la rencontre de ses détracteurs (incarnés par un panel de stars, de Jean-Claude Vandamme à Franck Dubosc). Un film plus modeste que les comédies dans lesquelles il jouait ces dernières années - et où il forme pour la première fois depuis Soda un duo avec un autre acteur comique, Esteban.

Conçu avec la complicité du producteur Romuald Boulanger, réalisateur l’année dernière de Connectés, le premier film sur le confinement, Haters a été écrit "assez vite" puis tourné "dans la foulée", "avec quasiment nos propres moyens": "C’est un film qu’on a fait à l’arrache et au final je trouve que le résultat est plutôt très plaisant", se réjouit Kev Adams, qui insiste sur la distinction entre ce qu’il produit pour le streaming et pour le cinéma:

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"Ce n’est pas avec ce film que j’avais prévu de faire mon retour, mais en même temps ce n’est pas non plus mon retour au cinéma. C'est un film de plateforme, mais pour un film de plateforme, il se consomme très, très bien. C’est un peu un film à sketches. Un film de plateforme doit être fabriqué avec l’intelligence de se dire que les gens peuvent mettre en pause pour aller chercher des chips ou aller pisser à n’importe quel moment. Je ne ferai pas un grand thriller comme Inception sur une plateforme!"

Catharsis masochiste

Haters a été imaginé pour dénoncer la libération de la parole haineuse sur les réseaux sociaux. "Il y a de plus en plus de haine sur Internet", insiste Kev Adams. "Cette situation mène parfois à des tragédies donc je me suis dit qu’il y avait un film sympa à faire, une comédie évidemment légère, avec un sujet de fond qui touche énormément de monde, que ce soit Gad avec CopyComic, les YouTubeurs quand ils sortent une vidéo un peu bancale dont le sujet n’est pas compris, les hommes politiques en campagne ou les footballeurs..."

Haters fait surtout penser à ce fameux sketch de 2018 où un Kev Adams grimé s’en prenait à sa propre carrière dans un numéro assez étonnant d’autodérision. Il ne cache pas s'en être inspiré pour ce film méta où il se fait insulter pendant une heure et demie. Une forme de catharsis un brin masochiste qu’il assume complètement. "Ça m’a fait marrer. Je trouve ça cool. On donne du sens à chaque 'hater' pour dédramatiser tout ça. C’est important d’avoir du recul. Beaucoup d’artistes qui subissent la haine décident d’être vraiment ultra silencieux face à ça." Lui refuse.

Rôles métas

Après dix ans de carrière et autant de messages haineux, l’humoriste n’a en réalité pas vraiment d'autre choix que d'en parler, tant ce phénomène ne lui laisse aucun répit au quotidien: "Je ne ressens pas plus de haine qu’à une certaine époque, mais je ne sens pas que cela se soit particulièrement calmé. Dès que je sors un nouveau truc, il y a plein de gens pour me dire qu’ils sont contents et plein de gens pour me dire que c’est de la merde. On va dire qu’avec le temps ça m’atteint beaucoup moins. Au début, j’avais peur que ça me stoppe dans mes projets, mais avec les années qui passent et les films qui s’enchaînent, je vois que ça ne m'empêche de rien du tout."

Avant Haters, Kev Adams avait déjà endossé des rôles aussi métas, aux allures d'autoportrait. Dans Amis publics (2016), son premier film en tant que producteur, qu’il considère comme un de ses préférés, il évoquait son désir de s’émanciper de son image de star des enfants en incarnant un Robin des Bois moderne. Dans Tout là-haut (2017), réalisé par son mentor Serge Hazanavicius, il livrait la meilleure performance de sa carrière en se glissant dans la peau d’un fondu de snowboard qui rêve de devenir une légende de ce sport, mais se heurte à ses propres limites.

"C’est presque inconscient, mais c’est juste", répond Kev Adams, qui a écrit et produit la majorité de ses films. "Et effectivement, comme je suis à l’origine des projets, je mets souvent beaucoup de moi dans ces films. Amis publics, c’était vraiment méta, avec ce mec qui se filme, qui demande de l’aide sur les réseaux sociaux. J’ai fait très peu de films qui m’ont été proposés par l’extérieur. J’aime bien avoir un contrôle total sur ce que je fais pour pouvoir l’assumer pleinement." Et le comédien d'insister: "Forcément, il y a des films que j’aime plus que d’autres, mais je ne regrette rien. Il ne faut pas regretter les films. C'est déjà une chance d’en faire."

"Pas sûr d'avoir un bon instinct"

Idole des 7-14 ans aux débuts des années 2010 grâce à la série Soda et les films Les Profs et Les Nouvelles Aventures d'Aladin, Kev Adams s’est rapidement orienté vers des comédies plus sombres. Ses jeunes fans n’étaient pas prêts pour ce changement de registre. "On n’a pas ce recul là quand on fait des films", assure-t-il. "Je ne réalisais même pas que mes films étaient vus par des enfants au moment où je les faisais." Et l’acteur de développer:

"Quand je faisais Les Profs, dans ma tête, je ne faisais pas de film pour les enfants. Je me disais que je faisais un film, et qu’il toucherait qui il devait toucher. De la même manière que pour mes spectacles j’ai toujours écrit ce qui me faisait plaisir, ce que je ressentais. Il se trouve que ça a touché un public très, très jeune au début, puis moins jeune après. C’est plus un travail de marketing de réfléchir qui on va toucher avec un film. Ce n’est pas un travail artistique. Le travail artistique, c’est l’histoire que tu veux raconter, le rôle que tu veux défendre."

Kev Adams a malgré tout été confronté à cette question. Entre Aladin et Gangsterdam, il s’est passé seulement deux ans. Deux ans pendant lesquelles ses ambitions de cinéma ont grandi plus vite que sa fan-base. Les films ne semblaient plus tout à fait leur correspondre et les entrées s’en sont ressenties:

"Ce n’est pas faux. C’est la preuve que je ne réfléchis pas vraiment à qui le film va parler! Je me demande plus si ça m’amuse de faire ça à ce moment-là. Je peux y aller tête baissée, quitte à me planter parfois. C’est tellement particulier de passer deux mois sur un plateau de cinéma. Il faut vraiment aller là où ça te fait kiffer. Il faut faire un film que tu aimerais voir. Parfois, c’est totalement en accord avec mon public, et parfois ça ne l’est pas. C’est comme ça."

Kev Adams fonctionne surtout à l’instinct. "Si tu enlèves l'instinct, dans ce métier, il n'y a plus rien", affirme-t-il. "Il y a trop de gens qui ont quelque chose à dire et après tu t'y perds. J'essaye donc de suivre l'instinct à fond." Pour autant, il n’est pas toujours sûr de lui. "Franchement, je ne suis pas sûr d'avoir un bon instinct. Parfois, c'est mortel. Parfois, c'est moins mortel. C'est le jeu de ce métier. Dans tous les cas, j'assume à mort. Je ne vais pas lâcher ma conviction."

Trois films en 2022

Kev Adams se prépare pour une année 2022 très chargée. Le 19 janvier, ses fans et ses détracteurs pourront le voir dans L'Amour c'est mieux que la vie, le cinquantième film de Claude Lelouch où il tient "un petit rôle bouleversant". "J'ai adoré tourner avec lui, c'est un de nos plus grands metteurs en scène."

Le 23 février, il donnera la réplique à Gérard Depardieu, Daniel Prévost, Mylène Demongeot et Liliane Rovère dans Maison de retraite, comédie de Thomas Gilou (Black Mic Mac, La Vérité si je mens) dont le tournage a été interrompu à plusieurs reprises par le Covid. "Ça a été un peu l’enfer ce tournage et en même temps c’est ce qui je crois a rendu le film magique", précise l'humoriste, qui a refusé des propositions de rachat par les plateformes. Il voulait qu’il soit projeté sur grand écran:

"C'est un film très important pour moi. Ça touche à la famille, aux personnes âgées. J’ai toujours été très proche de mes grands-parents. J’ai perdu mon grand-père pendant la pandémie. C’est un film que je lui ai dédié, ainsi qu’à toutes les personnes âgées qui ont été isolées, qui ont été les plus grandes victimes de ce Covid-19."

En fin d'année 2022, l'acteur achèvera son retour avec Bloqué, une comédie avec Camille Lellouche sur deux personnes coincées dans un ascenseur un soir du nouvel an. Kev Adams sera omniprésent en 2022 et il en est presque désolé. "Pendant trois ans, j'ai sorti aucun film, et là je me retrouve avec quatre films sur la saison 2021-2022, ce qui est franchement beaucoup trop!" Les "haters" seront au rendez-vous. Il le sait, mais il n'a pas peur: "Je leur répondrai qu'il y a un film pour eux sur Prime Video!"

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - La Minute de Kev Adams