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"J'ai dérapé": les explications de l'agent de la DGSI poursuivi pour avoir vendu des informations sur le darkweb

Le logo de la DGSI en novembre 2018 à Levallois-Perret - STEPHANE DE SAKUTIN © 2019 AFP
Le logo de la DGSI en novembre 2018 à Levallois-Perret - STEPHANE DE SAKUTIN © 2019 AFP

L'histoire avait fait grand bruit, il y a tout juste un an. Un agent de la DGSI était visé par une enquête de la DGSI pour avoir monnayé des informations confidentielles contre le versement de bitcoins sur le darkweb. Depuis, le parquet de Nanterre a terminé ses investigations et ordonné le renvoi devant le tribunal correctionnel de Cédric D. et quatre autres personnes. L'homme qui n'est depuis plus en poste, s'est confié à nos confrères du Parisien pour casser les "fantasmes" qui entourent son affaire.

Du beurre dans les épinards

Sur le darknet, il était connu sous le pseudonyme de Haurus. Moyennant 100 à 300 euros, ce brigadier de 34 ans fournissait aussi bien des factures téléphoniques détaillées que des données de géolocalisation, ou bien des "doublettes", des copies parfaites de pièces d'identité ou permis de conduire déjà en circulation.

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Ces accusations, Cédric D. ne les nie pas et explique une spirale mêlant situation sentimentale "toxique" et de surendettement. Alors qu'il était amené à infiltrer le darknet pour les besoins d'une enquête terroriste, le fonctionnaire a fait la rencontre de Johan K., également mis en examen dans le dossier, à la recherche d'informations liées au permis de conduire.

"Je voyais ma situation financière s'effondrer. On ne pense plus à la DGSI à ce moment-là. On ne mange pas DGSI et on ne vit pas DGSI en permanence. (...) Je me suis dit que consulter un ou deux fichiers de police, ça ne se verrait pas, que ça mettrait un peu de beurre dans les épinards", raconte-t-il au Parisien.

Selon l'enquête, Haurus ne se contentait pas de vendre des informations confidentielles. Il proposait également des cartes grises "d'excellentes qualité", des actes de naissance "fraîchement sortis de la mairie" ou des documents de mariage.

"J'ai dérapé à tous les niveaux"

Durant l'été 2018, il diversifie son offre sur d'autres forums du darkweb et plusieurs utilisateurs soulignent la qualité des services fournis par Haurus. Mise en vente de RIB, faux chèques, fausses cartes d'identité "Gold" extrêmement bien imitées et permis de conduire nouvelle génération y sont proposés.

"J'ai dérapé à tous les niveaux et cela a pris des proportions hallucinantes, avoue-t-il. J'ai complètement perdu pied lorsque je me suis mis à toucher à la PNIJ (plateforme nationale des interceptions judiciaires), à vendre des données issues des téléphones mobiles."

Haurus finit par être identifié par le biais d'un renseignement anonyme révélant aux enquêteurs une recherche commandée à celui-ci. Une réquisition permet d'identifier le fonctionnaire qui a effectué cette recherche comme étant un agent de la DGSI, affecté à une unité antiterrorisme.

Près d'un an de détention provisoire

Depuis, l'homme a été suspendu de ses fonctions. Celui qui menait un train de vie fastueux grâce à ses activités illégales fait part de ses regrets:

"J'ai pleinement conscience que j'ai porté atteinte à la confiance que les citoyens doivent avoir en la police, à la protection de leurs données. (...) J'ai porté un coup dur à l'institution, j'ai déçu des collègues qui étaient de vrais amis et j'ai jeté le discrédit sur un service que je considérais comme une famille."

Pendant près d'un an, Cédric C. a été placé en détention provisoire, ce qu'il a vécu comme une épreuve: "C'était difficile à vivre mentalement, d'autant que j'ai été pendant longtemps à l'isolement dans des conditions carcérales indignes."

Aujourd'hui, il dit se sentir plus en paix avec lui-même. En attendant son procès, il a quitté la région parisienne, travaille dans le secteur commercial, tout en respectant son contrôle judiciaire. "J'assumerai mes actes et la sanction qui me sera infligée", assure-t-il. Un poil gonflé, l'ancien de la DGSI publie également un livre Investigation et téléphonie mobile sous son nom virtuel, Haurus.

Article original publié sur BFMTV.com