Italie : La première ministre (et post fasciste) ne supporte pas les leçons de Darmanin!

AFP - Christophe ARCHAMBAULT

Editorial. Les propos de Gérald Darmanin critiquant le gouvernement italien au sujet de sa politique d'immigration ont fait polémique. En jouant sur le terrain de l'extrême droite, le ministre de l'Intérieur souhaite gagner en popularité chez les électeurs de Marine Le Pen. Mais Giorgia Meloni n’est pas Marine Le Pen et sa stratégie est donc plus que hasardeuse, relève notre éditorialiste Marc Semo.

Rien n’a jamais été simple dans les relations entre la France- "la grande nation" comme l’appellent les Italiens non sans quelque ironie - et la Péninsule. La nouvelle polémique diplomatique entre Paris et Rome sur l’immigration après les propos tenus par Gérald Darmanin est à cet égard révélatrice. Interrogé le 5 mai sur le plateau des "Grandes gueules" de RMC, le ministre de l’intérieur a accusé la présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, une post fasciste, "d’être incapable de gérer les problèmes migratoires" sur lesquels elle avait mené campagne. Au travers de Meloni, il ciblait évidemment Marine Le Pen. Ces propos n’en ont pas moins été jugés "inacceptables" par le ministre italien des affaires étrangères, Antonio Tajani, qui a annulé la rencontre prévue le soir même à Paris avec son homologue Catherine Colonna, jadis qui fut ambassadrice dans la capitale italienne.

"L’émotion suscitée au-delà des Alpes a été d’autant plus forte que les Italiens ont le sentiment d’être abandonnés par l’Europe alors qu’ils sont en première face à la vague migratoire et que Paris leur faisait exactement le reproche inverse il y a sept mois", relève le journaliste et historien Alberto Toscano, auteur de "Mussolini, un homme à nous, la France et la marche sur Rome "(Armand Colin, 2022). En novembre, Paris pourfendait en effet le gouvernement de Giorgia Meloni, entrée en fonction un mois plus tôt, pour son refus d’accueillir l’Ocean Viking, navire de l’Ong SOS- Méditerranée, avec 245 migrants à bord qui, finalement, avait pu pu accoster dans le port de Toulon.

Lutte contre l'immigration

Pendant sa campagne électorale, la leader de "Fratelli d’Italia" promettait un blocus naval des navires de migrants, à l’instar de son rival Matteo Salvini, leader de la Lega et lui aussi d’extrême-droite. Une telle mesure était aussi inhumaine qu’impraticable au regard du droit italien et européen. La première ministre s’est contentée de durcir un peu la politique migratoire transalpine, obli[...]

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