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En Italie, le déclin démographique aggravé par la pandémie

Dans la ville de Caltagirone (sud de l'Italie), le nombre de naissance à été divisé par deux entre 1999 et 2019. Cette chute de la natalité a lieu dans tout le pays et s'est aggravée avec la pandémie.  - Andreas SOLARO / AFP
Dans la ville de Caltagirone (sud de l'Italie), le nombre de naissance à été divisé par deux entre 1999 et 2019. Cette chute de la natalité a lieu dans tout le pays et s'est aggravée avec la pandémie. - Andreas SOLARO / AFP

Quand Daniela Vicino a commencé à enseigner en Sicile il y a une trentaine d'années, elle avait une trentaine d'élèves par classe. Un chiffre aujourd'hui quasiment divisé par deux en raison de la chute de la natalité. Ils sont maintenant "18-20 tout au plus, et même 15-16 dans certains cas", explique-t-elle à l'AFP à Caltagirone, une ville du sud-est de la Sicile. "C'est très douloureux."

L'Italie a depuis longtemps l'un des taux de natalité les plus bas d'Europe, mais la situation a encore empiré avec la pandémie. L'an dernier, la population italienne s'est réduite de presque 400.000 unités, plus ou moins l'équivalent d'une ville comme Florence, pour tomber à 59,3 millions. Alors que le nombre de morts explosait, les naissances plongeaient et l'immigration ralentissait.

L'âge médian le plus élevé d'Europe

Moins d'enfants aujourd'hui signifie moins d'adultes travaillant et payant des impôts dans quelques années, ce qui rendra le pays moins productif et en difficulté pour maintenir le niveau de vie de sa population vieillissante. Cela a longtemps été un motif d'inquiétude pour les sociétés occidentales, mais cette menace est encore plus pesante pour l'Italie, l'une des économies les moins dynamiques des pays les plus industrialisés.

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Le Premier ministre Mario Draghi a promis davantage de crèches, des aides pour les femmes qui travaillent et des facilités d'accès aux prêts immobiliers pour les jeunes couples, dans le cadre du plan de relance de 221 milliards d'euros post-Covid financé par l'Union européenne. Le système italien de protection sociale est actuellement centré sur les personnes âgées, ne laissant que peu de ressources pour les jeunes générations.

"Une Italie sans enfants (...) est une Italie qui finit lentement d'exister", a mis en garde vendredi Mario Draghi lors des "états-généraux de la natalité", organisés à Rome en présence du pape François. "Aujourd'hui, la moitié des Italiens ont au moins 47 ans, l'âge médian le plus élevé d'Europe", a-t-il aussi souligné.

Dans le cadre de sa stratégie pour enrayer le déclin démographique, le gouvernement travaille sur un projet de loi visant notamment à introduire des aides plus généreuses pour les familles avec enfants et des congés parentaux plus longs. Il faudra cependant attendre plusieurs années avant qu'il ait un impact.

Caltagirone, ville symbole de la crise démographique

Frappée par la crise économique, la ville de Caltagirone (sud de l'Italie) illustre la crise démographique en cours. Le nombre annuel de naissances a été divisé par deux entre 1999 et 2019, tombant de 532 à 265, selon l'Institut national de statistique Istat, ce qui en fait l'une des dix villes italiennes où le taux de natalité a le plus baissé. "Ces chiffres ne me surprennent pas", a réagi auprès de l'AFP le maire de Caltagirone, Gino Ioppolo, qui attribue cette chute en partie à des facteurs extérieurs, notamment la fermeture en 2019 d'un grand camp de migrants à Mineo, une commune voisine dont les résidents dépendent de la maternité de sa ville. Dans une école de la ville, le directeur et ex-maire Franco Pignataro explique que le nombre de ses élèves s'est effondré d'environ un tiers en 15-20 ans.

"Ces dernières années, la situation a vraiment empiré", observe-t-il, soulignant que les jeunes quittent en masse Caltagirone parce qu'"il n'y pas d'opportunités de travail".

1,24 enfant par femme en 2020

Luca Giarmana, 27 ans, habite encore à Caltagirone, mais il reconnaît faire partie d'une minorité: sur sa trentaine de camarades de classe au lycée, 90% sont partis, et un seul a eu un enfant.

"Cela est lié à un déclin général de l'économie au cours des 20 dernières années, à la difficulté de trouver du travail, la difficulté d'obtenir une situation stable, des conditions indispensables pour décider de fonder une famille", résume Luca Giarmana, un habitant de Caltagirone.

Depuis des années, l'Italie voit baisser le nombre de naissances, passant par exemple de 534.000 en 2012 à 404.000 en 2020, une année marquée cependant par la pandémie. Pour 2021, l'institut Istat prévoit une nouvelle baisse avec entre 384.000 et 393.000 naissances, une chute essentiellement due à la pandémie et qui s'étend cette fois-ci au monde entier. En décembre et janvier, neuf mois après l'arrivée du Covid-19 en Italie, les naissances ont chuté respectivement de 10 et 14% sur un an. Selon les études d'opinion, les couples italiens souhaitent en moyenne deux enfants, alors que le nombre d'enfants par femme s'est établi à 1,24 en 2020.

Article original publié sur BFMTV.com