Israël : le pays souffle ses 75 bougies... et affronte ses menaces intérieures

UPI/Newscom/SIPA

Ce dimanche 14 mai, Israël célèbre le 75e anniversaire de sa création. Dans un contexte un peu particulier et au lendemain de l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu avec Gaza qui a mis fin à cinq jours d'hostilités ayant fait 35 morts. Au XXe siècle, le risque d'une invasion planait sur l'Etat hébreu. Au XXIe, le danger vient des fractures internes exacerbées par la coalition ultra-droitière autour du Premier ministre Benjamin Netanyahou.

Tandis qu'Israël célèbre son 75e anniversaire ce dimanche 14 mai, le pays se trouve à la croisée des chemins. Avant son indépendance, ses généraux eux-mêmes estimaient qu'il avait une chance sur deux de survivre. Il y est parvenu au-delà de toute attente. Mais si, au siècle précédent, c'est le risque d'une invasion qui menaçait sa survie, au XXIe, le danger est que les fractures internes ne sapent sa puissance et la souplesse dont il a besoin pour prospérer.

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Au désavantage du rééquilibrage des forces

Dans les années à venir, l'ingéniosité et la résilience israéliennes vont être mises à rude épreuve. La première est la démographie. Israël est un pays jeune. Sa population pourrait passer de 10 millions aujourd'hui à 20 millions en 2065. Mais les Israéliens sont de plus en plus divisés. La coalition de Benyamin Netanyahou dépend de partis religieux d'extrême droite actifs dans le mouvement des colons en pleine expansion. Ainsi, la coalition au pouvoir veut réduire le rôle des tribunaux, qu'elle estime non représentatifs. Dans le même temps, la part des ultraorthodoxes, un groupe dont les membres refusent généralement de travailler, de faire leur service militaire ou de fréquenter les écoles publiques, passera de 13% aujourd'hui à 32% en 2065. Un danger à long terme pour le caractère démocratique du pays.

La deuxième menace est l'effacement progressif de la question palestinienne au niveau mondial. Après des décennies de vaine recherche d'un règlement politique, le monde est passé à autre chose, et les partis de droite israéliens n'ont qu'un but: isoler et appauvrir la Cisjordanie. Ce territoire et la bande de Gaza pourraient devenir à terme des sous-Etats faillis, ce qui compromettrait la sécurité d'Israël et son statut moral.

Dernier danger, l'émergence d'un monde multipolaire. Le rééquilibrage des rapports de force mondiaux offrira de nouvelles opportunités à l'Etat juif,[...]

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