Ces Israéliens pro-démocratie qui songent à l’exil
Inquiets du projet de réforme du système judiciaire mené par le Premier ministre Netanyahou, des dizaines de milliers d'Israéliens pro-démocratie protestent et manifestent plusieurs fois par semaine depuis trois mois. Ils sont de plus en plus nombreux, y compris dans le business à se demander s'ils ne devraient pas quitter Israël. A l'instar de l'écrivain Igal Sanar, parti au Portugal
En 2017, Igal Sarna a quitté son pays natal. "Je n’ai pas fui Israël, précise-t-il, mais Netanyahou, avec qui j’avais eu un clash." Les critiques acerbes du journaliste-éditorialiste vis-à-vis du Premier ministre lui avaient valu une condamnation pour diffamation, qui a précipité son départ. L’écrivain, dont trois romans ont été publiés chez Grasset, a refait sa vie au Portugal, dans l’Alto Minho, au Nord-Ouest du pays. Il s’y sent "bien et heureux", dit-il, au point qu’il vient d’écrire un essai, où il raconte sa nouvelle vie et la maison en ruine qu’il a achetée et retapée, y puisant "énergie et plaisir". Paru à l’automne en hébreu et en anglais, The Stranger’s Homecoming (ed Signal Books, le retour de l’étranger, non traduit en français), est un best-seller en Israël, un sujet de conservation dans les dîners de l’intelligentsia et un message : un ailleurs est possible.
Car depuis trois mois, les Israéliens pro-démocratie s’interrogent. Deux fois par semaine, des dizaines de milliers d’entre eux se rassemblent à Jérusalem, face à la Knesset, comme à Tel-Aviv, une marée de drapeaux bleu et blanc, les couleurs d’Israël, en main. Le retour au pouvoir de Benyamin Netanyahou, installé à la tête du gouvernement le plus à droite de l’histoire du pays, a entraîné une vague d’inquiétude, de protestations et de grèves. Beaucoup de jeunes, d’étudiants, mais aussi de retraités, de parents avec de jeunes enfants scandent de vibrants "sauvez la démocratie israélienne."
100 ex-diplomates inquiets
Fin décembre, une centaine d’anciens diplomates et ambassadeurs ont adressé une lettre au Premier ministre, exprimant leur crainte, "que les derniers développements sur la scène nationale ne provoquent une réaction internationale sévère."
Le mouvement pro-démocratie a pris davantage d’ampleur encore le 12 février, lorsque le Premier ministre a annoncé un projet de réforme de la justice, par laquelle les juges vont perdre de leur pouvoir, au profit du politique. Le mécontentement a ét[...]
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