Investissement locatif : pourquoi il ne faut pas remettre les clés aux seuls institutionnels
Une petite musique se fait entendre depuis deux ans, venue du sommet de l’État : les investisseurs institutionnels sont l’avenir de l’investissement locatif privé. Cette thèse s’est installée alors que la mort du dispositif Pinel était programmée par le gouvernement, qui n’en faisait pas mystère. Certes, des promoteurs continuaient à espérer que la mauvaise santé du logement neuf incline les pouvoirs publics à prolonger cette incitation à investir pour les particuliers. On sentait bien néanmoins une page se tourner, après plus de trente-cinq de défiscalisation portée par une succession de dispositifs. Un discours s’est imposé : puisqu’on ne fera plus rien pour attirer les ménages vers l’achat de logements à destination locative, sachant que l’accession à la propriété est en recul tendanciel, on va faire confiance aux institutionnels, sociétés foncières filiales d’assureurs ou de banquiers, ou encore sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) ou organismes placement collectif immobilier (OPCI).Peu ont été attentifs à ce discours politique au sein de la filière. Ceux qui l’ont remarqué n’ont pas été surpris que le Président de la République et ceux qui l’entourent, acquis à la culture financière plus qu’à l’immobilier, attribuent aux grands propriétaires plus de vertu qu’aux ménages. On vient de franchir une étape avec l’arrivée au ministère du Logement de Patrice Vergriete. À plusieurs reprises, le nouveau ministre, dans ses premières déclarations à la presse, a exprimé (...)