Intermarché, Intersport... l'offensive des coopératives, gagnantes de l'inflation

Épargnées par la pression des marchés financiers, à l’opposé des grands distributeurs, les coopératives résistent face à la guerre des prix. Et se lancent dans les acquisitions.

Longtemps, les rumeurs sur une consolidation dans la grande distribution en France imaginaient que les coopératives s’organiserait autour des grands groupes intégrés comme Casino, Auchan, Carrefour... Et pourtant, ce sont bien les enseignes où les grandes surfaces n’appartiennent pas au groupe, où chaque patron de magasin est chef de son entreprise qui passent à l’attaque.

Ces dernières semaines, Intermarché et l’union de 200 coopératives agricoles InVivo ont fait une offre pour secourir Casino, étranglé par les dettes. JouéClub est candidat pour reprendre La Grande Récré, en liquidation judiciaire, détenu par Michel Ohayon. Et Intersport a mis la main, pour 35 millions d’euros, sur Go Sport, autre pilier de l’empire vacillant de l’homme d’affaires bordelais. L'objectif est de devenir numéro un de l’équipement sportif devant Decathlon.

Pas de dividendes aux actionnaires

Si les coopératives sont à l’offensive, c’est qu’elles ont su tirer leur épingle du jeu en ces temps de forte inflation. "Elles ne sont pas exposées à la volatilité de la Bourse, éclaire le consultant indépendant Pierre Liret. Et il n’y a pas de dividendes à verser aux actionnaires." D’où la possibilité, pour Intermarché, de "sacrifier une année de résultat pour garder les clients" avec des prix bas, comme l’expliquait l’ancien président de l’enseigne Vincent Bronsard dans un courrier interne en octobre dernier.

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Impossible à faire pour Casino, sous pression de ses actionnaires et créanciers, qui voit baisser ses ventes pour cause de prix trop élevés. Autre atout des groupements coopératifs par temps agité : "Les directeurs de magasins sont directement intéressés au résultat, au contact de leurs clients, impliqués dans la direction du groupement, indique Olivier Urru[...]

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