Interdire l’IVG ne l’empêche pas : ça met les femmes en danger
La Cour suprême américaine a ouvert la voie à ce que les États américains interdisent et pénalisent le recours à l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Une décision politiquement grave, mais qui a en plus des implications factuellement dangereuses : voici ce que dit la littérature scientifique.
Le vendredi 24 juin 2022 a résonné comme un coup de tonnerre pour le droit à disposer pleinement de son corps en toute liberté, aux États-Unis. La Cour suprême, très conservatrice, est revenue sur l’arrêt Roe v. Wade, ce qui ouvre la voie à ce que les États américains puissent bloquer et pénaliser l’accès à l’IVG aux personnes souhaitant un avortement.
La décision est un retour en arrière pour le droit humain que constitue l’IVG. Mais peut-on déjà en analyser l’effet sur le taux d’avortement ainsi que sur le danger encouru par les personnes concernées ? C’est l’approche suggérée par Pierre Henriquet, vulgarisateur scientifique réputé sur Twitter, dans un thread diffusé le 7 mai, où il propose de se pencher sur les données de la science. Alors, optons pour cette démarche : que dit la littérature scientifique sur l’interdiction de l’IVG ?
Interdire l’avortement n’a aucun sens
Dès les années 1990, on trouve de premiers travaux visant à évaluer la différence entre les contextes d’avortement légal et d’avortement illégal. L’objectif est alors surtout de déterminer si ces politiques ont des effets cohérents avec ce pour quoi elles sont adoptées.