Inflation, taux élevés... où en est l'épargne des Français en 2023?

Relancer son épargne. Dans un monde d'inflation et de taux élevés, les Français privilégient toujours la sécurité au rendement. Immobilier, actifs financiers, livret A, investissements responsables... Challenges consacre un dossier placement à l'épargne en 2023. Tour d'horizon.

D'après les données publiées cet automne par l'Insee, les Français ont plutôt bien traversé la crise sanitaire: leur patrimoine net est passé de 10.692 à 14.600 milliards d'euros entre 2015 et 2021, notamment grâce au surcroît d'épargne amassé pendant la crise. L'immobilier représente toujours l'essentiel (68%) de ce patrimoine, qu'il s'agisse du logement (57,5% sont propriétaires de leur résidence principale), du foncier ou d'investissement locatif, confirmant l'amour des épargnants pour la pierre dans l'Hexagone.

Milliards dormants

Cela étant, du côté des actifs financiers, "le patrimoine des Français a aussi augmenté de 16%, sous l'effet des flux d'épargne et de la rémunération des placements notamment", précise la Fnaim dans une étude parue en février: + 36% pour les encours d'assurance-vie en unités de compte, + 35% pour les livrets réglementés et, surtout, une hausse de 60% de l'épargne stockée sur les comptes courants.

"811 milliards d'euros y dorment, soit… 12.100 euros par Français, ou encore 27.800 euros par ménage, alors que ce "placement" ne rapporte rien et que sa valeur s'érode même avec les tensions inflationnistes", se désolent les experts de la Fnaim. Une singularité qui s'explique sans doute par l'incertitude dans laquelle les Français ont été plongés pendant la crise du Covid-19: ils souhaitaient conserver une épargne immédiatement mobilisable en cas de besoin.

Evolution du patrimoine des Français Crédit : Challenges
Evolution du patrimoine des Français Crédit : Challenges

Au-delà du livret A

Mais, à peine sortis de la crise sanitaire, les épargnants ont subi depuis l'an dernier à la fois la forte remontée des taux d'intérêt déclenchée par les banques centrales, le retour de l'inflation et la volatilité des marchés financiers. "Ce n'est que la troisième fois en cent ans que le marché obligataire et le marché actions ont baissé ensemble, difficile de faire de bonnes performances dans ce contexte!" souligne Raphaël Thuin, directeur des stratégies de marchés de capitaux à Tikehau Capital.

Les optimistes se sont malgré tout réjouis de la remontée des fonds en eu[...]

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