Les incroyables dessous de l'affaire Credit Suisse, et ce n'est pas fini...

Ruben Sprich

La banque centrale suisse fait l'objet d'une violente polémique. Outre sa myopie concernant la situation de Credit Suisse, sa politique monétaire est mise en cause. La défense du franc suisse lui a coûté beaucoup d'argent, alors que son président voit sa rémunération augmenter.

Les critiques pleuvent depuis quelques jours sur la Banque nationale suisse (BNS), l'équivalent de la Banque de France. Différence notable, la banque centrale française a gagné 4,4 milliards d'euros l'an dernier, alors que la BNS a annoncé une perte faramineuse de 132,5 milliards de francs suisses, soit l'équivalent de 133 milliards d'euros. Autre sujet, et non des moindres, son inaction alors que Credit Suisse était en perdition depuis plusieurs mois avant sa chute définitive. "C'était dans les missions de la BNS que de mettre à disposition des liquidités à Credit Suisse dès qu'il le fallait – donc bien plus tôt –, et en le faisant amplement savoir", souligne par exemple Michel Girardin, de l'Université de Genève dans les colonnes du Temps. Via un jeu de mots un peu hasardeux, un éditorial de la Tribune de Genève explique que "les autorités de régulation se sont fait berner", se référant à la BNS mais aussi à l'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers connue sous l'acronyme de Finma.

Communiqué lénifiant

Le mercredi 15 mars, ces deux institutions ont ainsi publié un communiqué lénifiant expliquant que la banque était "toujours solidement capitalisée". Le même jour, selon le Financial Times, ces mêmes institutions accompagnées du ministère des finances contactaient le patron de Credit Suisse, Axel Lehmann, en déplacement en Arabie saoudite, pour lui faire savoir qu'il allait devoir vendre le week-end suivant sa banque à UBS, sans autre "option possible".

Les Saoudiens étaient prêts à reprendre

Ces options existaient, notamment du côté saoudien. Alors que les déclarations de son président, Ammar al-Khudairy qui disait refuser d'augmenter sa participation, ont accéléré la chute de Credit Suisse, la Saudi National Bank – son premier actionnaire – avait proposé une recapitalisation de 5 milliards de francs suisses. Selon le Financial Times, l’américain BlackRock avait également fait une offre. Le numéro deux du géant américain de la finance Rob Kapito, a[...]

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