Impôts : taxer les intérêts du Livret A, une mesure choc qui fait toujours débat
C'est l'un des principaux atouts du Livret A : les intérêts versés aux 55 millions de particuliers qui en possèdent un, sont complètement défiscalisés. Ils ne sont en effet ni soumis à l'impôt, ni aux prélèvements sociaux. Une exonération qui a un coût pour les caisses de l'Etat : près de 400 millions d'euros en 2020, d'après les derniers chiffres de l'Observatoire de l'épargne réglementée.
Et la note sera encore plus salée cette année puisque les ménages ont déposé, depuis fin 2020, 30 milliards d'euros de plus. Résultat, l'encours total sur le Livret A atteint 358,8 milliards d'euros à la fin mai 2022. Mais le manque à gagner pour les finances publiques va également s'aggraver car le taux du Livret A évolue. Il est passé de 0,5%, son plus bas niveau historique, à 1% au 1er février, et devrait encore doubler au 1er août à 2%. Dans la foulée, le total des intérêts versés aux épargnants va fortement augmenter.
Une niche fiscale qui profite aux plus riches
Le Livret A est donc une niche fiscale dont le coût va s'accroître mais qui profite surtout à une minorité d'épargnants, généralement fortunés. Seuls 7% des Livrets A, dépassaient ainsi le plafond de versements de 22 950 euros fin 2020, représentant 30% des encours. A l'inverse, 36% des Livrets A ont moins de 150 euros et 34% sont garnis entre 1 500 et 15 300 euros. 15 300 euros, il s'agit du précédent plafond du Livret A avant que le président François Hollande ne l'augmente de 25% en octobre 2012.
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