Immigration : voici le modèle en Allemagne porté par la nouvelle coalition au pouvoir
Après des années d'une prudence due aux traumas de la crise de 2015-2016 et à la montée de l'extrême droite, la nouvelle majorité en Allemagne vient de prôner cette semaine, comme l'indique la page 137 du contrat de coalition, un "changement de paradigme", "à la hauteur d'un pays d'immigration moderne" avec une approche "active et structurante, prévoyante et réaliste". À l'opposé du débat français, cette nouvelle politique est totalement découplée des dossiers sécuritaire et identitaire - au profit d'une réflexion à long terme sur les besoins en main-d'œuvre de l'Allemagne.
"Le texte de coalition est encore assez vague. Mais c'est un discours positif qui prend le dessus. Car nous ne pouvons pas nous permettre le contraire", salue Sarah Pierenkemper, économiste à l'Institut économique de Cologne, rédactrice d'une note publiée il y a quelques jours sur l'urgence migratoire pour le marché du travail allemand. Au-delà de l'alternance politique, avec un ministère de l'Intérieur qui revient au SPD après seize années sous domination CDU-CSU, c'est bien avant tout la réalité économique qui dicte ce tournant majeur.
Des titres de séjour facilités pour ceux qui restent
Cet été, l'Agence fédérale pour l'emploi a chiffré à 400.000 le nombre de migrants qui devraient entrer dans le pays chaque année, et pendant dix ans, pour que la croissance économique allemande soit maintenue. "On peut s'installer dans une posture et dire qu'on ne veut pas d'étrangers, estimait alors le directeur de l'...