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Huile de palme : un énorme business qui fait polémique

Huile de palme : un marché de plus de 40 milliards de dollars

C’est l’histoire d’une taxe qui a fait pschitt ! Présenté fin 2012 par le sénateur Yves dans le cadre du projet de loi de finances de la Sécurité sociale, l’amendement prévoyant une taxation de 300 euros par tonne sur l’huile de palme n’a finalement pas été adopté.

Et ce qu’on appelait déjà la taxe Nutella n’a pas vu le jour.

Mais que reproche-t-on exactement à ce produit ? Une analyse du spécialiste de l’investissement socialement responsable Mirova faisait, il y a quelques mois, le point sur les griefs et les solutions au problème. Un des problèmes vient de l’immense succès de l’huile de palme : avec une production passée d’environ 10 millions de tonnes par an en 1990 à 53 millions aujourd’hui, soit, à raison de quelque 800 dollars la tonne, un marché de plus de 40 milliards de dollars.

 

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Le premier marché mondial des huiles végétales
Elle est devenue l’huile végétale la plus consommée au monde, devant l’huile de soja, en particulier en vertu de son coût de production, inférieur de 20% à 25% à celui des huiles de soja ou de colza. Si sa consommation est planétaire, la production de l’huile de palme est au contraire très concentrée, Indonésie et Malaisie totalisant 87% de la production mondiale. En Indonésie, les surfaces plantées de palmiers sont ainsi passée de 200.000 à plus de 8 millions d’hectares pour faire face à la demande. Et en Malaisie, les 5 millions d’hectares consacrés à cette culture ne représentent pas moins de 15% du territoire. Le développement de la production d’huile de palme a donc contribué à la déforestation et à la réduction de la biodiversité.
D’après certains calculs repris par Mirova, l’huile de palme, notamment produite par combustion du bois défriché, serait par ailleurs responsable de 2% des émissions planétaires de gaz à effet de serre. Et le marché n’est pas prêt de se tarir : d’un côté, l’accroissement de la population mondiale ou encore la demande en biocarburants continuent de faire grimper la demande, De l’autre, le fort rendement des plantations de palmier permet en local de rémunérer les ouvriers agricoles à un niveau très supérieur au salaire des ouvriers d’autres filières, comme le riz : 36 euros par jour, contre 1,70 euros, selon une estimation de 2012 !


Un problème de santé publique
Mais l’huile de palme est aussi accusée d’une autre « pollution », celle de nos organismes, quand elle est utilisée pour l’élaboration de produits alimentaires. Le terme « huile » est d’ailleurs mal approprié car, à température ambiante, il s’agit d’un corps solide, donc d’une graisse. Si l’huile de palme a souvent été substituée à l’huile de colza, par exemple, dans des plats cuisinés, ses propriétés sont tout autres. Elle offre en effet une forte teneur (52%) en acides gras saturés, ceux qui sont responsables du mauvais cholestérol. Cela la rapproche plus d’une graisse animale comme le beurre et ses 66% d’acides gras saturés que d’autres matières grasses végétales : les huiles d’olive de tournesol ou de colza affichent moins de 15% d’acides gras saturés.
Sur ce point, c’est sans doute au consommateur d’être vigilant : lorsqu’un packaging mentionne que le produit contient de l’huile végétale sans autre précision, il s’agit vraisemblablement d’huile de palme. A vous de vérifier et éventuellement de payer un peu plus cher pour un produit plus sain.

 

L’huile de palme en route vers la vertu ?
Mais pour l’amont de la filière, des pistes d’amélioration ont été lancées, notamment avec la création d’un label « huile durable » récompensant les producteurs qui tiennent compte de certains facteurs (préservation de la biodiversité, hygiène et santé des travailleurs, réduction du risque de pollution) dans leur chaîne de production. Cette filière progresse vite et représente déjà 15% du marché, ce qui s’explique notamment par le fait que certains investisseurs, comme le Fonds souverain norvégien boycottent les sociétés les plus contestées.
D’autre part, certains procèdent à des essais de nouvelles semences pour améliorer les rendements, qui avoisinent généralement les quatre tonnes à l’hectare en Asie du Sud-est alors que le potentiel est deux à trois fois supérieur. Enfin, un pays comme l’Indonésie commence à inciter à réaliser les nouvelles plantations sur des terres dites dégradées, pour limiter la déforestation. l’huile de palme sera sans doute plus vertueuse demain qu’elle ne l’était hier.

Emmanuel Schafroth