H&M, Zara, Mango, Jules, Adidas... Comment la mode s'organise pour réduire sa dépendance à la Chine
La stratégie zéro-Covid de l'empire du Milieu impacte fortement le textile européen. Les marques s'organisent pour rapprocher une part de leur production.
Après deux ans de pandémie, les grandes enseignes d'habillement européennes ne sont pas sorties de cette crise. En cause: la drastique stratégie zéro-Covid que la Chine s'obstine à pratiquer. A la flambée du coût des matières premières et du transport maritime s'ajoute , capitale financière, terre de sous-traitance textile et plus grand port du monde. Et aujourd'hui, . Or l'empire du Milieu est de très loin le premier fournisseur textile de l'Union européenne et de la France, avec 25,7 milliards de marchandises exportées vers le Vieux Continent en 2020 selon le ministère chinois de l'Industrie.
Pénuries à prévoir
Le résultat de cette perturbation de la chaîne d'approvisionnement est déjà visible. L'e-commerçant britannique Asos a augmenté ses prix de 11%, a annoncé relever les siens progressivement ce printemps dans ses magasins, tout qui prévoit "certains ajustements de prix". Mais "ce n'est pas une mise en oeuvre à tous les niveaux; cela varie plutôt d'un marché à un autre et d'un produit à un autre", fait savoir la marque. La production est certes maintenue coûte que coûte dans quelques méga-usines chinoises dotées de dortoirs, où les ouvriers logent sur place, mais si les fermetures des autres sites de production perdurent, "des pénuries en rayon seront inévitables dès septembre et impacteront la collection automne-hiver", prédit Cédric Rossi, analyste chez Bryan, Garnier & Co.
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Une situation qui impose aux marques de prêt-à-porter de s'organiser pour réduire leur dépendance. "La Chine est devenue une zone à risque, observe Pierre-François Le Louët, président de l'agence de conseil NellyRodi. Nombre d'enseignes relocalisent leur production vers l'est de l'Europe, le bassin méditerranéen, ou encore le Portugal, qui est devenu un nouvel eldorado pour les marques de luxe accessible." Inditex n'a pas attendu la crise pour sourcer à 60% sa production en Espagne, au Portugal, en Turquie et au Maroc. De son côté, l'allemand Adidas a par exemple réussi à rédu[...]
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