Les « Hénokiens », cinquante entreprises qui allient pérennité et réussite
Elles se situent aux antipodes des « World Companies », ces mastodontes tout-puissants aux actionnaires multiples. Elles sont aussi l’antithèse des jeunes pousses, ces start-up qui ont émergé à l’ère de l’Internet. Mais elles n’en ont pas moins un point commun : ce sont également des entreprises. Et, comme telles, dotées d’une activité, d’un bilan, de salariés et de plans stratégiques. Ces sociétés du troisième type appartiennent à l’un des clubs les plus fermés du monde, les « Hénokiens », fondé en 1981.
Cette association sans but commercial rassemble mondialement plus de 50 entreprises qui répondent à quatre critères très stricts : avoir été créées il y a plus de deux cents ans, être toujours détenues par la famille fondatrice (ce qui n’exclut pas une cotation boursière, tant que la majorité du capital demeure dans le giron familial), être en bonne santé financière et continuer d’être dirigées par des descendants des fondateurs. Ce réseau, imaginé par un Français, Gérard Glotin, à l’époque aux commandes de Marie Brizard, un producteur d’anisette né en 1755, tient son nom d’un patriarche biblique, Énoch (père de Mathusalem), censé avoir vécu… 365 ans et devenu en quelque sorte le saint patron des champions de la longévité, y compris entrepreneuriale.
Parmi ces 50 sociétés, qui cumulent 160 siècles d’existence – la plus vénérable, Hoshi, a vu le jour au Japon en l’an 718 –, des structures de toutes sortes, TPE, PME, ETI et grands groupes. Le belge Carglass, propriété de la...