Comment la guerre en Ukraine pourrait provoquer des pénuries alimentaires à travers le monde
Affaibli par la pandémie, le changement climatique et le choc énergétique, le système alimentaire l'est aussi par le conflit en Ukraine. Pourtant, certains pays bloquent leurs exportations.
, Vladimir Poutine risque aussi de détruire la vie de gens très éloignés du champ de bataille. La guerre met à mal un système alimentaire global déjà fragilisé par le Covid, le changement climatique et le choc énergétique. Ce qui est généralement défini comme une simple crise du pouvoir d'achat dissimule une réalité bien plus grave.
Le secrétaire général de l'ONU a ainsi évoqué, le 18 mai, le risque de voir se profiler au cours des prochains mois "le spectre d'une pénurie alimentaire mondiale" qui pourrait durer des années. La Russie et l'Ukraine produisent habituellement 28% du blé, 29% de l'orge, 15% du maïs et 75% de l'huile de tournesol mondiaux. Les seules exportations ukrainiennes nourrissent 400 millions de personnes. Elles sont aujourd'hui interrompues par le blocus russe des ports ukrainiens de la mer Noire.
Lire aussi
2022 sera une année terrible selon l'ONU
Même avant l'invasion, le Programme alimentaire mondial (lié à l'ONU) avait prévenu que 2022 serait une année terrible. Premier producteur de blé, la Chine, touchée par des pluies qui ont empêché les semailles, s'attend à sa pire récolte. En plus des températures extrêmes relevées en Inde, deuxième producteur mondial, le manque de précipitations menace d'appauvrir les récoltes dans d'autres régions productrices, du Midwest américain à la Beauce. L la plus sévère depuis quarante ans. Bienvenue dans l'ère du changement climatique… Et la crise pourrait empirer.
Outre le manque de capacités de stockage, les agriculteurs ukrainiens vont manquer de carburant et de main-d'œuvre pour semer la récolte de l'année prochaine. La Russie devrait subir une pénurie de graines et de pesticides qu'elle achète normalement à l'Union européenne. Par ailleurs, certaines réactions politiques risquent d'aggraver la situation. Depuis le début de la guerre, 23 pays, du Kazakhstan au Koweït, ont instauré de sévères restrictions sur leurs exportations alimentaires. Les Etats doivent maintenir leurs marchés ouverts. Cette semaine[...]
Lire la suite sur challenges.fr