Guerre des nerfs entre Wall Street et la Fed
Alors que la banque centrale américaine (Fed) mène une politique monétaire visant à juguler l'inflation tout en évitant une récession, les marchés misent sur la fin de la hausse des taux d'intérêt d'ici la fin de l'année afin de soutenir l'économie.
L'inflation, qui est ressortie finalement en mars mi-figue mi-raisin - hausse de 5% sur un an - n'est pas la seule information publiée à la mi-avril aux Etats-Unis. Le compte rendu de la réunion de la Fed – les "minutes" - a aussi joué un rôle important dans le parcours des actions. C'était en quelque sorte la seconde lame, qui est venue limiter la reprise de Wall Street. Car on peut y lire que l'institution anticipe une légère récession plus tard dans l'année et qu'elle est préoccupée par la situation du système bancaire… Le crash récent de First Republic Bank, reprise par JP Morgan illustre sa fragilité.
Ensuite, après la douche froide de l'inflation de base dite "core" - soit la hausse des prix hors énergie et alimentation - qui peine à emprunter le même chemin que l'inflation globale, les investisseurs ont pris connaissance des prix à la production (PPI) du mois de mars aux Etats-Unis.
Le chômage repart à la hausse
Ces derniers prêtent à l'optimisme puisqu'ils se sont contractés de 0,5% par rapport au mois de février alors que les économistes s'attendaient plutôt à une stabilisation. Comme une bonne nouvelle n'arrive jamais seule, les inscriptions au chômage aux Etats-Unis ont augmenté plus que prévu la semaine dernière, signe que le marché du travail entame sa phase tant attendue de ralentissement.
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Ce n'est certes pas une bonne nouvelle pour l'économie réelle, mais ça l'est pour la Réserve Fédérale dans la mesure où la courroie de transmission de sa politique monétaire semble porter ses fruits. On peut tout de même relever que cette double statistique PPI/inscriptions chômage n'a pas changé la donne sur la probabilité d'une hausse des taux de 25 points de base de la Fed lors de la réunion du 3 mai. Selon l'outil FedWatch du CME Group, cette probabilité est toujours de l'ordre de 65% (contre 35% pour un statu quo).
Jusqu'ici, la Fed a fait le choix d'aller très vite et fort, fais[...]
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