Guerre Israël-Hamas : quel est le prix d’un otage ?
EDITORIAL - Depuis la découverte dans un tunnel de Gaza par l'armée israélienne de six otages tués selon elle à "bout portant" par le Hamas, la pression s'accentue sur Benjamin Netanyahou pour parvenir à une trêve. Mais les deux camps se rejettent la faute lors de l'échec des négociations, Israël maintenant sa stratégie armée pour libérer les siens.
On pourrait appeler cela le « syndrome Gilad Shalit », du nom du jeune soldat franco-israélien enlevé et pris en otage à Gaza puis échangé en 2011 contre 1 027 prisonniers palestiniens dont Yahya Sinouar. Douze ans plus tard, il fut le maître d’œuvre des massacres terroristes du 7-Octobre et il est désormais le chef politique du Hamas depuis la mort d’Ismaïl Haniyeh, tué à Téhéran dans un attentat selon toute probabilité organisé par les services israéliens. Jusqu’où alors aller dans le compromis au risque de remettre en liberté de nouveaux Sinouar ? Quel prix accepter de payer pour récupérer la centaine d’otages encore aux mains du Hamas ?
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Récurrent depuis des années, ce débat a été relancé après la razzia pogromiste du Hamas et les assassinats dans des conditions atroces de quelque 1 200 Israéliens mais aussi de travailleurs immigrés et l’enlèvement de 240 autres. Il est devenu incandescent depuis la découverte, le 1er septembre, des corps de six otages, quatre hommes et deux jeunes femmes exécutés d’une balle dans la nuque selon les autopsies. Le Hamas clame que les autres otages aussi « retrouveront leurs familles dans des cercueils » si les autorités israéliennes se refusent à conclure un accord et continuent de vouloir les libérer par la pression militaire.
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Les deux buts majeurs de la guerre lancée à Gaza – la destruction du Hamas et la libération des otages – deviennent à l’évidence toujours plus contradictoires. Deux visions s’affrontent sur ce que doit être la priorité d’une démocratie. Le plus important, est-ce la protection de la vie de ses citoyens ou bien les intérêts supérieurs du pays notamment sécuritaires ? « Ces otages dont se servent les terroristes du Hamas fait que la négociation peut durer indéfiniment. Ils veulent nous forcer à une trêve, même à un cessez-le-feu, à la fin de la g[...]
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