Grapheal: le pansement intelligent et connecté
Grapheal conçoit et produit des biocapteurs numériques embarqués et portables, minimalistes dans leurs composants et leur coût, rapides et sensibles permettant la detection et le dosage de molécules et d'agents pathogènes n'importe où avec un simple smartphone. Cette start-up fait partie de la sélection "100 start-up où investir en 2023” de Challenges.
Capitaux recherchés : 6 millions d’euros
L’idée de Grapheal est d’exploiter les propriétés du graphène, un nanomatériau hyper résistant, excellent conducteur et capable de détecter des agents biologiques, pour développer un test de diagnostic rapide. Pendant longtemps, le coût de production du graphène, difficile à produire,a freiné son utilisation. "Mais tout a changé et il est aujourd’hui possible d’en fabriquer pour un prix de revient de quelques euros, explique Vincent Bouchiat, 52 ans, docteur en physique, co-fondateur de Grapheal et ancien directeur de recherche au CNRS. C’est ce constat qui m’a incité à quitter mon laboratoire pour créer ma boîte." Créée en 2019, Grapheal valorise les travaux du physicien au sein de l’institut Neel, au CNRS de Grenoble. Il s’est associé à Behnaz Djoharian, ingénieure diplômée de l’Ensimag qui s’occupe de la partie numérique et embarquée. La start-up, basée à La Tronche, en Isère, a développé un biocapteur de graphène couplé à une puce. Au contact de la peau ou d’un échantillon de salive, il mesure les réactions biochimiques et envoie les données, un peu comme une carte de paiement sans contact. Installée à Grenoble, l’entreprise emploie déjà 11 salariés, dont 8 docteurs. Elle développe deux premiers produits : un test Covid-19 ultra-rapide et un pansement pour le suivi de la cicatrisation des plaies. Après un premier tour de table de 1,9 million d’euros, elle cherche des fonds pour construire une ligne de fabrication pilote. "Au départ, nous voulions sous-traiter la fabrication. Finalement, nous allons fabriquer tout nous-mêmes pour contrôler nos produits." Au-delà du secteur médical, l’invention intéresse le marché du sport et du bien-être. "Nous avons été contactés par des fabricants de cosmétiques pour mesurer le pH de la peau, confirme Vincent Bouchiat, et nous avons aussi des projets vétérinaires. On pourra fabriquer des biomarqueurs capables de déceler la peste porcine ou la grippe aviaire."
Contact : info@grapheal.fr