Grève des médecins : la consultation à 50 euros ne fait pas l’unanimité
La proposition du collectif de généralistes Médecins pour demain de doubler le tarif de la consultation divise les syndicats de la profession, même si tous reconnaissent la nécessité de revoir la rémunération des libéraux.
Le bras de fer se poursuit. Après une première grève des cabinets médicaux début décembre, reconduite après Noël puis à nouveau jusqu’au 8 janvier, le collectif Médecins pour demain a décidé de mobiliser dans la rue. Ce collectif, formé en trois mois et qui réunit aujourd’hui plus de 16.000 médecins libéraux sur Facebook, avait appelé à une manifestation nationale ce jeudi 5 janvier à Paris. Selon les organisateurs, quelque 4.000 praticiens ont fait le déplacement pour battre le pavé dans la capitale.
Au cœur de leurs revendications, qui brassent des thèmes larges comme les aides à l’installation, les charges administratives ou la lutte contre les rendez-vous non honorés, ces médecins demandent le doublement du tarif de base de la consultation, de 25 à 50 euros. "La profession médicale va mal ; alors qu’elle assure 90% des soins et 96% des urgences", écrivait, fin décembre dans un communiqué, le Dr Christelle Audigier, la fondatrice du mouvement.
"Avec 25 euros, nous ne pouvons pas : louer des locaux spacieux aux normes, acquérir du matériel de qualité, embaucher du personnel pour libérer 10 à 15 heures de temps médical." Et selon elle, "dans ces conditions, les médecins craignent de s’installer. 10% seulement s’installent à la fin de leurs études, 40% ne feront jamais de médecine libérale." Le collectif est soutenu par plusieurs syndicats dont la Fédération des médecins de France (FMF), l’Union française pour une médecine libre (UFML) ou le Syndicat des médecins libéraux (SML).
Principe "donnant-donnant"
Le timing de cette manifestation, à la veille de la présentation des vœux d’Emmanuel Macron aux soignants, vendredi 6 janvier, ne doit rien au hasard. D’autant plus que les négociations avec la Cnam sur la prochaine convention médicale (pour la période 2023-2027) viennent de démarrer. Le directeur de l'Assurance maladie, Thomas Fatôme, qui juge le montant de 50 euros "relativement extravagant" a, selon l’AFP, assuré que les généralistes seraient bien revalorisés[...]
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