Grève chez Vertbaudet: "Aujourd'hui, nous nationalisons le conflit"
En grève depuis deux mois pour une revalorisation salariale, les salariées de Vertbaudet se sont mobilisées ce mardi 23 mai devant le siège parisien du fonds Equistone, l'actionnaire majoritaire de l'enseigne de puériculture. L'occasion pour la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, de nationaliser ce conflit.
Le rendez-vous était fixé ce mardi 23 mai, à 10h30, avenue Kleber, devant les bureaux parisiens d'Equistone Partners Europe. Après deux mois de mobilisation, les salariées grévistes de Vertbaudet ont en effet délaissé, le temps d'une matinée, leur piquet de grève sur le site de l'entrepôt d'acheminement de Marquette-les-Lille (Nord). C'est donc en bus qu'elles ont rejoint le siège de ce fonds, devenu en juillet 2021 l'actionnaire majoritaire de l'enseigne de puériculture qui dispose d'un réseau de 75 boutiques réparties sur le territoire national.
Depuis le 20 mars, 89 salariés de cet entrepôt, majoritairement des femmes, sont en grève à l'appel de la CGT, syndicat minoritaire dans l'entreprise. Elles réclament une augmentation de leur salaire d'au moins 150 euros, le paiement des jours de grève et l'embauche d'intérimaires. Or, "notre direction est complètement fermée, elle ne veut pas nous entendre", déplore Manon Ovion, déléguée syndicale CGT, qui évoque des conditions de travail difficiles et des bas salaires, compris entre 800 et 1.300 euros.
"Essayer de survivre"
Selon elle, la direction se serait contentée de leur proposer "de travailler plus pour gagner plus ou bien encore de racheter leurs congés d'ancienneté". Or, début mars, la CGT a refusé de signer un accord sur les négociations annuelles obligatoires (NAO), validé par FO et la CFTC. Cet accord prévoyait une prime de partage de la valeur de 650 euros en 2023 et d'autres avantages (primes repas, journées de congés payés supplémentaires...). Le syndicat a également rejeté ce lundi 22 mai de nouvelles propositions de la direction, notamment le versement aux salariés d'une prime de performance pouvant atteindre 200 euros brut.
La salariée relate par ailleurs "des propos sexistes intolérables" tenus par sa direction logistique de l'entreprise: "Elles veulent une augmentation, qu'elles crèvent" ou pire encore "Les salariés, c'est comme la sodomie, si on ne met pas de vaseline, ça coince", rapporte-t-elle, in[...]
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