Comment les gouvernements se sont fait piéger par l'inflation
Il y a un an, certains économistes semblaient persuadés qu'on pouvait augmenter indéfiniment les dépenses publiques car, tant que le chômage n'était pas revenu à son niveau pré-Covid, il n'y aurait pas d'inflation. A l'extrême de cette vision, les adeptes de la théorie monétaire moderne recommandaient une hausse massive des dépenses publiques – et donc de l'endettement public – jusqu'au point où tous ceux qui cherchent un emploi en trouvent un. Aujourd'hui, trois constatations s'imposent :
Lorsque le niveau du stimulus fiscal (plus de dépenses, réduction d'impôts) pousse la demande globale au-delà de la capacité productive maximale de l'économie, des pénuries locales apparaissent et la hausse des prix se met en marche. La pandémie a provoqué un ample "choc d'offre", l'équivalent d'une réduction du potentiel productif de l'économie (mondiale). L'ampleur du choc d'offre engendré a été largement sous-estimée, que ce soit par les organisations internationales, les dirigeants politiques et même le marché, comme l'attestent les anciennes prévisions d'inflation ayant largement sous-estimé l'inflation actuelle. L'inflation qui, comme actuellement, touche les biens de première nécessité comme l'énergie utilisée pour le chauffage domestique et les produits alimentaires, constitue un phénomène profondément discriminant qui affecte plus fortement les ménages les plus défavorisés.
Ainsi, la crise économique post-Covid n'a pas rompu les principes de l'économie, qui s'appliquent à ...