Avec le Google russe Yandex, Moscou vise l'autarcie numérique
Un an d'offensive russe en Ukraine. Depuis le début de la guerre, le Kremlin a progressivement repris le contrôle des géants de l'Internet russe. L'objectif pour Vladimir Poutine: créer un réseau capable de fonctionner en étant coupé du reste du monde. Une situation qui profite économiquement à VKontakte, Yandex ou Telegram.
Radical. Dès le début de l'invasion de l'Ukraine, le Kremlin a coupé l'Internet russe du reste du monde, en restreignant l'accès des plateformes et réseaux sociaux non russes. Les internautes ont été incités à utiliser VKontakte, équivalent de Facebook, Yandex, le Google russe, ou Telegram, version russe de WhatsApp, déjà largement dominants. Une situation qui a profité aux groupes locaux. VK, propriétaire de VKontakte, a bénéficié de l'interdiction des principaux réseaux sociaux américains, ce qui lui a permis d'augmenter son chiffre d'affaires de 20% en 2022. Mais il est passé sous le contrôle de Sogaz, une société d'assurance appartenant au géant public de l'énergie Gazprom, bras armé de l'Etat.
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Même évolution du côté du "Google russe": Yandex a accru son chiffre d'affaires de 56%. Avec une particularité: le premier moteur de recherche du pays est coté au Nasdaq et son siège se trouve à Amsterdam. Inacceptable en temps de guerre pour le Kremlin. Un plan de réorganisation "au regard de la situation géopolitique" est à l'étude. Le groupe a déjà vendu son moteur de recherche à VK. Et début décembre, Alexeï Koudrine, un proche de Poutine, ancien ministre des Finances, a rejoint Yandex tandis que le fondateur Arkadi Voloj renonçait à ses fonctions de dirigeant.
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