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"Germinal" sur France 2 rappelle à quel point l'Histoire se répète

TÉLÉVISION - Germinal a beau avoir été écrit il y a plus de cent ans, l’histoire que raconte le roman d’Émile Zola est toujours aussi contemporaine. Cette nouvelle adaptation - une série de six épisodes diffusée sur France 2 à partir de ce mercredi 27 octobre à 21h05, aussi disponible sur Salto - le prouve une fois de plus. Avec pour écho récent la crise des gilets jaunes.

Un casting riche de Guillaume de Tonquédec (Fais pas ci, fais pas ça) à Alix Poisson (Parents mode d’emploi) en passant par Sami Bouajila (Un fils) ou Thierry Godard (Engrenages), plus de 2000 figurants en costume, un tournage dans le froid de la région de Valenciennes en plein hiver à grand renfort de 22 tonnes de charbon: Germinal est avant tout une immense fresque historique au budget estimé à 12 millions d’euros. Et si les dialogues sont contemporains, cette adaptation ne transige pas avec la dimension politique de l’œuvre d’Émile Zola publiée en 1885.

“La crise des gilets jaunes a nourri notre scénario”

“On a écrit Germinal pendant les gilets jaunes, et c’est aussi ça qui a nourri notre scénario, tout comme le travail de mise en scène de David Hourrègue [le réalisateur, NDLR]”, raconte le scénariste Julien Lilti, sur France Inter ce mardi 26 octobre. Si France Télévision avait demandé à l’équipe d’auteurs de “moderniser” Germinal, Lilti s’est vite rendu compte que “la modernité était là dans le roman”.

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“C’est toujours fascinant lorsqu’on s’attaque à un classique de voir comment les choses ont pu changer, les personnages sembler loin de nous... Et en même temps comment rien n’a changé. Ce paradoxe est très éclairant sur le monde d’aujourd’hui”, assure-t-il. Et pour cause, Germinal raconte l’insurrection de mineurs déclenchée par une baisse de leur salaire alors qu’ils ont déjà des conditions de travail pénibles, et la répression sanglante qu’elle entraîne. Comme si Émile Zola avait perçu que la lutte des classes entre les travailleurs opprimés et le capital imprègnerait tout un siècle d’Histoire.

L'acteur Vincent Deniard incarne Bouteloup dans la série
L'acteur Vincent Deniard incarne Bouteloup dans la série

David Hourrègue, réalisateur de ce grand drame historique, revendique le côté politique de son histoire. “La manière dont le pouvoir en place désagrège un mouvement populaire fera complètement écho à tout ce qu’on a entendu au moment des gilets jaunes: ‘qui est le leader?’, ‘on ne comprend pas ce qu’ils veulent’”, confie-t-il dans les notes de production de la série. “La lutte qui est au cœur même du récit de Zola dans Germinal résonne actuellement de façon très forte en France et dans le monde”, indique aussi Nathalie Biancolli, directrice de la fiction internationale de France Télévisions.

“Les mêmes constats amers, les mêmes revendications”

Pour son premier rôle majeur à la télévision, c’est l’acteur de 24 ans Louis Peres qui endosse le costume d’Étienne Lantier, jeune instigateur de la grève dans les corons qui galvanise les foules. Et “l’écho évident” de Germinal avec la crise des gilets jaunes est pour lui la preuve du caractère universel de l’œuvre d’Émile Zola.

“C’est important que Germinal soit refait aujourd’hui, comme une piqûre de rappel. Ça peut avoir un écho évidemment avec les gilets jaunes, mais aussi avec Black Lives Matter, ou ce qu’il s’est passé en Birmanie l’année dernière”, décrit-il au micro de Sud Radio. “Dans 100 ans, on pourra encore dire à quel point c’est actuel. C’est universel et c’est le principe même des génies, je crois.”

Ce parallèle entre les mineurs d’Émile Zola et les manifestants du mouvement né autour des ronds-points n’est pas inédit. En novembre 2018, alors que la crise des gilets jaunes atteint son pic de participants, l’écrivain Laurent Sagalovitsch les qualifie de “nouveaux mineurs” dans un blog de Slate. “Les ‘gilets jaunes’ se sont trompés de siècle. Cent cinquante ans plus tôt, ils auraient eu comme farouche défenseur Émile Zola en personne”, écrit-il.

Et de citer quelques passages du roman de 1885 où “on remplace le prix des œufs par celui du carburant et nous y sommes. Rien n’a changé. Les mêmes constats amers, les mêmes revendications, les mêmes bourgeois qui s’en mettent plein les fouilles. L’Histoire est un éternel recommencement. Les misères d’hier valent les précarités d’aujourd’hui.”

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Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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