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Gemalto chute en Bourse, pénalisé par la carte SIM d'Apple

L'action Gemalto chute à la Bourse de Paris, où le spécialiste des cartes à puces accuse la plus forte baisse de l'indice CAC 40 dans des volumes nourris au lendemain de l'annonce par Apple du lancement d'une nouvelle carte SIM maison. /Photo d'archives/REUTERS.

par Alexandre Boksenbaum-Granier et Gwénaëlle Barzic

PARIS (Reuters) - L'action Gemalto a chuté vendredi à la Bourse de Paris, où le spécialiste des cartes à puces accuse la plus forte baisse de l'indice CAC 40 dans des volumes nourris au lendemain de l'annonce par Apple du lancement d'une nouvelle carte SIM maison.

A midi, le titre, qui a perdu jusqu'à 10% dans les premiers échanges, abandonnait 7,39% à 61,52 euros, au plus bas depuis mai 2013, dans des volumes représentant 2,4 fois leur moyenne quotidienne des trois derniers mois sur Euronext. Au même instant, le CAC 40 avançait de 1,29%.

Apple a annoncé que la nouvelle version de l'iPad serait équipée d'une nouveau modèle de carte SIM permettant à ses utilisateurs de changer d'opérateurs télécoms sans avoir à changer de puce.

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"Certains pensent que la carte SIM d'Apple pourrait tuer Gemalto", commente un trader en poste à Paris.

Plus nuancé, un autre trader basé au Luxembourg considère néanmoins que l'annonce du géant américain constitue un gros coup dur pour la technologie de Gemalto.

Le groupe français fabrique des cartes SIM sécurisées pour les opérateurs de téléphonie.

Et les investisseurs considèrent que le projet d'Apple pourrait modifier en profondeur le paysage de la téléphonie mobile en supprimant le lien actuel que représente la carte SIM entre les opérateurs mobile et les clients.

"PEUT-ÊTRE PAS AUSSI ÉVIDENT"

Berenberg rappelle dans une note l'existence de rumeurs en 2010 évoquant un projet d'Apple de ne plus avoir recours à des cartes SIM externes, qui aurait été abandonné à l'époque sous la pression des opérateurs de téléphonie.

Pour le broker les cartes SIM actuelles embarquent une technologie devenue courante.

"La résistance politique de certains opérateurs télécoms a pu retarder le déploiement, mais nous constatons qu'il n'y a pas beaucoup d'exemples d'industries avec une technologie courante qui ont duré dans le temps", observe Berenberg dans sa note.

Personne n'était joignable dans l'immédiat chez Gemalto pour un commentaire.

"Il ne faut pas minimiser l'effet Apple (...) mais dès que le groupe à la pomme annonce quelque chose, tout le monde a l'impression que c'est une 'révolution' avant de réfléchir et de s'apercevoir que finalement ce n'est peut-être pas aussi évident que ce que l'on pouvait croire", tempère un vendeur actions parisien.

Un analyste souligne d'ailleurs que la carte SIM traditionnelle n'est pas "morte" soulignant que même si Apple tente de généraliser sa carte sur ses produits, sa part sur le marché des smartphones est assez faible, environ 15%, précise-t-il.

Pour l'heure, si Apple a notamment conclu des accords avec des opérateurs de téléphonie aux Etats-Unis, il n'en a en revanche signé aucun avec un acteur français.

"Je suis très surpris que les opérateurs laissent Apple les transformer en de simples fournisseurs", remarque l'analyste, soulignant que le passage d'un opérateur à un autre pourrait se révéler un service coûteux pour les clients.

Reste que l'incertitude monte depuis quelque temps autour du modèle d'activité de Gemalto, son action ayant déjà cédé du terrain la semaine dernière face à la perspective d'une concurrence accrue dans les paiements sécurisés.

(Avec Blaise Robinson et Raoul Sachs, édité par Jean-Michel Bélot)